Revue Romane, Bind 33 (1998) 2

A propos de Björn Larsson : Le bon sens commun. Remarques sur le rôle de la (re)cognition intersubjective dans l'epistemologie et l'ontologie du sens. Etudes romanes de Lund 15. Lund University Press, 1997. 329 p.

Steen Jansen:

C'est un ouvrage très engagé, et dans un certain sens courageux, que Bjòrn Larsson (BL) nous donne ici; engagé dans la mesure où tout le projet de l'auteur du début à la fin est impregné d'un souci éthique, ou moral, où l'enjeu est la liberté, la dignité et l'existence même de l'homme, et le danger, qui le menace, l'irrémédiable solitude; le texte l'affirme dès le début :

Par les temps qui courent, où le relativisme, le subjectivisme et le scepticisme semblent menacer non seulement les valeurs, mais également les notions fondamentales de l'entendement humain, comme la vérité, le sens et la liberté, il me paraît indispensable d'insister sur ce que les hommes ont - ou sur ce qu'ils peuvent avoir - en commun, et plus particulièrement dans les domaines du sens et de la communication des savoirs. Cette insistance, bien sûr, n'a rien de scientifique. Il s'agit, si l'on veut, d'une idéologie ou d'une conviction (...) d'ordre humaniste et libertaire (...). (p. 11)

L'engagement s'investit dans un réquisitoire contre le relativisme, le subjectivisme - et l'objectivisme : l'auteur «prend magistralement le contre-pied des approches actuelles du sens» comme dit Georges Kleiber dans sa préface, en opposant le «bon sens» à «ces lyriques sirènes d'un sens incommensurable, irréductiblement individualiste, bref, incommunicable» (p. 10), que nous font entendre les tendances à la mode, déconstructivistes, cognitives, constructives, philosophiques etc., tendances qu'on «voit rarement (...) discuter les implications humaines et morales de leurs thèses» (p. 47).

Il y faut un certain courage, d'une part parce que ce sont bien contre les tendances à la mode que se rébelle BL, et d'autre part parce qu'à première vue il semble un peu difficile de discuter avec des «théoriciens qui écrivent des livres entiers pour communiquer l'idée que nous ne pouvons pas communiquer» (p. 29), et dont on peut dire : «si la thèse radicale du relativismesémantique est valide, le sens même de cette thèse se dissout sous sa propre vérité» (p. 41). Ecrire trois cents pages pour démontrer que de telles

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thèses ne tiennent pas, que c'est peut-être «une caricature» (p. 34), cela
semble un peu «enfoncer les portes ouvertes» (comme il est dit à la page 84).

Pourtant l'avalanche de citations qui s'expriment en faveur de telles thèses et que l'auteur nous présente, montre que, probablement, «... on aurait tort de sous-estimer l'ampleur de ce courant sceptique et relativiste, que ce soit dans les sciences, en epistemologie ou en communication 'ordinaire'» (p. 131).

Il n'est guère possible de rendre compte de toutes les discussions, très diverses, dans lesquelles s'engage BL : comme on le verra par la suite, je me suis surtout concentré ici sur deux problématiques, qui me paraissent se trouver au centre de l'ouvrage. Par conséquent, je voudrais d'avance, comme BL, «faire mon mea culpa» (p. 18) pour les omissions inévitables et les éventuelles bévues. Les idées qu'un trouve dans ce livre «sont fondées sur la lecture de quelques centaines d'ouvrages et d'articles qui représentent la plupart des sciences du langage et de la communication» (ibid.); ce sont vraiment des lectures, d'études surtout récentes (les classiques, tels que Peirce, Frege et Saussure occupent très peu de place), qui couvrent de très vastes domaines du savoir; l'auteur est trop modeste lorsqu'il parle de son ignorance (ibid.), car c'est déjà pas mal si on réussit «à trouver les mots pour 'baptiser la difficulté'» (p. 299).

Extérieurement, la structure de l'ouvrage se présente ainsi : un Avantpropos(adressé «au lecteur compréhensif») un Post-face (sur «l'essence du sens»); entre les deux on trouve neuf chapitres, chaque chapitre formant une unité en soi (l'auteur en effet les désigne par le terme d'«article», et les appelle rarement «chapitres») : après une argumentation pour démontrer l'insuffisancedes thèses relativistes et subjectivistes (1), et une précision de ce qu'il faut entendre par sens et connaissance intersubjective («aide mutuelle» et «contrôle») (2), suit le chapitre principal sur l'ontologie et l'epistemologie du sens (3). Les chapitres qui suivent discutent et illustrent en diverses directionsles implications de la thèse défendue ici, en l'opposant aux thèses qui forment la cible de l'argumentation de l'auteur : les problèmes de la référence,c.-à-d. de la perception, de la catégorisation et de la sémantique (des adjectifs) des couleurs (4), de l'interprétation des textes littéraires (5), des rapports entre sens et vérité (6), des modèles proposés par l'informatique (ou la «pensée binaire», qui pourtant n'est peut-être pas ce qui caractérise fondamentalement l'informatique, ni l'ordinateur) (7), des rapports entre sens et conscience (ou plutôt, dans le contexte anglais où sont nées les thèses discutées ici, entre brain et mina (qui ne correspondent peut-être pas exactement aux termes de cerveau et conscience), c.-à-d. l'éternel problème

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cartésien) (8); enfin une conclusion sur l'ontologie et l'epistemologie du sens
commun et les méthodologies de la sémantique (9).

«Ce livre a pour sujet la question de la communication verbale entre les êtres humains» (p. 11). Cette phrase initiale précise bien le but de la recherche : il s'agit de rendre évidente — et de sauvegarder - la possibilité de la communication verbale, ou linguistique, et partant du sens linguistique, et non pas du sens en général, ce que l'auteur souligne à plusieurs reprises (pp. 23-24, 122).

Afin de balayer le terrain pour une définition satisfaisante du sens, l'auteur commence par liquider la fausse opposition «subjectif vs l'objectif», et la remplace par celle qui distingue le subjectif de I'intersubjectif (p. 12). Ce dernier terme/concept devient le terme fondamental de l'argumentation de tout l'ouvrage : la thèse de la connaissance et de la communication intersubjectives et du sens intersubjectif se présente soit comme une troisième voie entre les thèses objectivistes et subjectivistes en lutte réciproque et également erronées, soit comme le point fixe à partir duquel on lance le réquisitoire contre les thèses subjectivistes, relativistes, sceptiques.

Ontologie et epistemologie.

Au début du chapitre central - le plus important et de loin le plus volumineux, et qui a pour objectif «d'arriver à formuler une ontologie et une epistemologie du sens» (p. 83) - l'auteur formule un certain nombre de thèses (ou de présuppositions) fondamentales dont la première précise justement que «le sens est intersubjectif ou il n'est pas» (p. 83; cf. aussi p. 35). Au centre de ces thèses se trouvent (tel que je comprends le texte) les affirmations suivantes :

... le sens est un phénomène qui a une existence réelle; le terme de sens désigne quelque chose d'identifiable et de connaissable avec une identité et un mode d'existence qui lui sont propres (p. 83; ici, comme dans toutes les citations suivantes, c'est l'auteur qui souligne).

Ces deux postulats, qui, selon l'auteur, explicitent le caractère réaliste de la théorie, et la première affirmation concernent (si je ne me trompe pas) le statut ontologique du sens, c.-à-d. son mode d'existence. D'autres affirmations, importantes elles aussi, en dérivent, il me semble, directement ou indirectement :

il n'y a pas d'autre sens que celui qui est public et commun (p. 83); le prétendu sens privé n'a d'existence réelle à moins d'avoir été publiquement constitué en interaction avec d'autres locuteurs (p. 84); ce prétendu sens privé est du nonsens (p. 85).

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Dans ce contexte il est dit également que l'on «peut garder la distinction entre 'réellement' comprendre et 'croire' comprendre» (p. 83), distinction formulée ici, à vrai dire, comme une question, mais formulée ailleurs de façon affirmative :

... la thèse intersubjectiviste postule une différence essentielle entre comprendre et croire comprendre. Cette différence, pourrait-on dire également, est celle entre l'ontologie et l'epistemologie (p. 125; en note, les théories sceptiques et idéalistes sont critiquées parce qu'elles oblitèrent cette distinction, à la différence d'une théorie réaliste comme celle présentée ici).

A la page 83 on trouve à la suite de cette distinction deux séries de notions : d'une part, à la suite de «réellement comprendre», «la vraie communication» et «la parfaite connaissance intersubjective du sens», qui alors appartiendraient à l'ontologie (du sens), et d'autre part, à la suite de «croire comprendre», «la communication probable ou inférentielle» et «les hypothèses interprétatives seulement plus ou moins probables», qui regarderaient l'épistémologie (du sens); en plus, l'ontologie semblerait munie d'une valeur plus élevée que l'epistemologie.

Etant donné (comme le montrent le titre de l'ouvrage et celui du chapitre central) que l'ontologie et l'epistemologie du sens constituent le problème de cette recherche (dont l'intersubjectif, ou le (sens) commun, est la solution proposée ici), j'aurais aimé une définition plus précise, et bien mise en évidence, du sens attribué ici à ces deux termes avant que soit tentée une élucidation du problème spécifique du sens. Si je ne me trompe, il faut attendre une note à la page 141 pour avoir une définition explicite de ces deux termes, et seulement à travers une affirmation de Searle, citée à d'autres fins : «It is crucial to distinguish questions of what exists (ontology) from questions of how we know what exists (epistemology).» Dans l'index on trouve «epistemologie», mais non pas «ontologie»; et selon l'index la première occurrence des deux ensemble se trouve à la page 125, c.-à-d. dans l'affirmation citée plus haut.

Pour moi, cette mise en garde de Searle (et d'autres descriptions/ définitions des deux notions) ne correspond pas à une différence entre «comprendre» et «croire comprendre». Et s'il fallait y voir une correspondance, je ferais plutôt correspondre l'epistemologie à «comprendre» et l'ontologie à «croire comprendre» - sans donner aucune valeur négative à «croire».

L'epistemologie, telle que je la conçois, regarde «os connaissances du monde (et partant les sciences), c.-à-d. notre comprendre celui-ci, et, aujourd'huidu moins, surtout les limites de ce comprendre. L'ontologie, telle que je la conçois, traite de la nature même (l'essence) du monde («'l'être en tant qu'être' (Aristote), indépendamment de ses déterminations particulières»,

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pour citer Robert). La nature, ou le statut ontologique spécifique qui est attribué à un objet d'étude, doit donc dépendre d'autre chose que des «déterminations particulières» que nos connaissances, ou notre compréhension,de cet objet peuvent relever.

Et il me semble en effet que dans cet ouvrage, la définition (ontologique) du sens (dont nous ne pouvons pas prétendre de connaître la nature d'avance, cf. p. 95) est basée sur la conviction (ou croyance) de la nécessité, ou de notre besoin de communication. N'est-ce pas, en effet, ce que dit l'auteur dans la note de la page 78 : la question de la vérité dépend de la connaissance du sens intersubjectif, qui dépend de notre besoin de communiquer. De même, mais par un raisonnement «renversé», lorsqu'il est dit, à propos de la différence entre l'epistemologie et l'ontologie, «qu'il faut toujours se garder de voir dans un échec descriptif de la science la preuve de la non-existence d'un phénomène ou d'une entité (c.-à-d. : on ne peut pas conclure d'un «nepas-comprendre» à un «ne-pas-croire comprendre»)» (p. 244; cf. aussi la critique de Dennett pour une confusion semblable des questions épistémologiques et ontologiques, p. 165). Enfin il me semble aussi que la distinction entre une epistemologie logique et une epistemologie expérimentale et leur rapport avec un désaccord sur la nature fondamentale de la langue, sousentend l'idée de différentes connaissances de la langue (incompatibles et avec chacune leur champ de validité) qui dépendent, elles, d'un choix, axiomatique, entre différentes conceptions de (ou convictions concernant) la nature de la langue, comme forme ou comme substance (p. 141-43). C'est aussi la raison pour laquelle l'affirmation «la question épistémologique cruciale au sujet du sens est de savoir dans quelle mesure le sens est substance et/ou forme» (p. 145) m'étonne : pourquoi pas la question ontologique?

Le sens.

La définition du sens à laquelle arrive BL est la suivante (où je place entre
crochets ce qui spécifie le sens linguistique par rapport au sens tout court; le
texte définit les deux séparément) :

Le sens [linguistique], pour être, doit contenir une cognition ou une conceptualisation intersubjectivement reconnue, codifiée et mémorisée [sous forme de signes et de rapports entre signes] par au moins deux locuteurs (pp. 122 et 283, légèrement différente : «construite, constatée ou reconnue» au lieu de «reconnue, codifiée»).

L'auteur souligne qu'il s'agit là, non d'une définition stipulative (c.-à-d.
épistémologique?) du sens du sens (sic), mais d'une tentative de décrire une
entité existant réellement, une définition qui décrit la propriété ontologique

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commune à tous les différents types de sens (lexical, phrastique/ computationnelou
situationnel/pragmatique) (p. 122).

Telle quelle, cette définition ne semble pas poser de problèmes; un linguiste 'traditionnel', structuraliste ou computationnel, n'aurait probablement rien à y redire. Mais pour en saisir, de façon plus précise, le contenu, ou la portée, il faut examiner par quelles voies l'auteur en arrive là. On peut en distinguer au moins deux.

D'un point de vue philosophique, la définition semble proposer une solution au problème difficile, et tant débattu, de ce qu'est l'intension (ou compréhension) - et de ses rapports avec l'extension; l'auteur n'use guère le terme d'intension, à part une seule fois, je crois, et en passant («... pour déterminer les intensions (c'est-à-dire, en gros, le sens)...», p. 76, note). Ici aussi, la notion d'intersubjectif sert à éviter les erreurs des conceptions classiques de l'intension. Ainsi il est dit que ...

le sens d'un mot comme «force» ne dérive pas du mode d'existence ontologique de son réfèrent, mais du mode d'existence que nous - les locuteurs - lui attribuons (...) le sens n'est pas une question de vérité ou de connaissances scientifiques», (p. 75, note)

- affirmation que je comprends en interprétant «le réfèrent du mot «force»» comme un (quasi-) équivalent des intensions de ce mot, et «les connaissances» (scientifiques ou non) comme un équivalent de son extension; ici, ni l'un ni l'autre ne déterminent le sens, les locuteurs le font, intersubjectivement. Ailleurs, l'auteur affirme bien que ...

le sens d'un adjectif comme rouge est la mémorisation d'une extension résultant
d'une interaction intersubjective entre les locuteurs (p. 183).

Si l'on met l'accent sur le rôle qui, dans les deux affirmations, est attribué à
cette interaction intersubjective, il n'y a pas nécessairement contradiction
entre les deux.

D'un point de vue linguistique (qui, au dire de B. L, est le point de vue principal), la conception du sens formulée dans la définition semble déjà présente au début de l'ouvrage (p. 15-18) lorsque l'auteur décide d'utiliser indistinctement les deux termes «sens» et «signification», attribuant au deux «leur sens ... commun» (p. 18) (et donc de ne pas tenir compte d'une distinctiondont les linguistes et les sémanticiens sont loin d'être d'accord). Ce sera pourtant le terme de «sens» qui prévaudra, et pour en illustrer l'emploi (et par là le sens du «sens commun»), l'auteur donne les exemples suivants, empruntés à Grize : «Quel est le sens de ce paragraphe?», «Votre attitude n'a pas de sens» et «Ce qui donne un sens à la vie, donne un sens à la mort» (p.

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18, note 2); je suppose qu'on pourrait ajouter l'exemple «Quel est le sens du
terme «maison»?».

Cette illustration semble impliquer que le terme en question («sens») est censé avoir le même sens [ou signification) commun(e) dans ces différents emplois. Ce «même sens commun» pourrait être alors «l'entité existant réellement», dont «la propriété ontologique [est] commune à tous les différents types de sens (lexical, phrastique/computationnel ou situationnel/ pragmatique)»; les exemples montreraient différents types de ce sens.

Il est probable, sans doute, qu'un tel sens existe pour deux locuteurs indigènes, comme une sorte de sens intériorisé, qui fait, peut-être, que l'emploi du (même) terme dans l'un et l'autre contexte ne pose aucun problème. Mais pour un locuteur étranger qui doit apprendre l'usage (et le sens) du terme «sens», un problème se pose : pour un Danois par exemple, qui dispose (dans sa langue maternelle, où il est indigène) de deux termes («betydning» et «mening»), dont le premier serait difficilement utilisable dans l'exemple sur la vie et la mort, et le second difficilement dans la question sur le terme «maison»; les deux pourraient s'utiliser dans «Quel est le sens de ce paragraphe?», mais donneraient à la question deux (types de) sens différents.

Il me semble qu'on peut se demander alors dans quelle mesure cette définition
du sens, et l'usage du terme «sens» qu'elle implique, pourraient aider
à comprendre ce sens, tel qu'il se manifeste dans la langue ordinaire.

Avec l'italien, la langue étrangère de mon enseignement, je donnerai un autre exemple; il s'agit du terme «sogno». Il apparaît dans le titre d'une pièce de Pirandello : Sogno (ma forse no ...) : si l'on demande à un locuteur ordinaire, c.-à-d. à un Italien (indigène), d'expliquer ce titre, il ne comprendra pas la question : le terme «sogno» a un «sens commun» qui fait que le titre pour lui ne pose pas de problème. C'est seulement lorsqu'on lui dit que le titre a été traduit soit par A Dream (But Perhaps It Isn 't) soit par Je rêvais (peut-être ...), qu'il voit que le terme «sogno» peut être lu comme un substantif ou comme un verbe, et qu'il n'a pas exactement le même «sens commun» dans les deux cas. Et c'est là une ambiguïté qui n'est pas sans influence sur l'interprétation (littéraire) de la pièce.

Enfin, selon la définition, la (seule?) différence entre le sens linquistique et le sens tout court semble résider dans le fait que le premier, mais pas le second, se manifeste (ou se concrétise ou se réalise) «sous forme de signes ou de rapports entre signes». Si tel est le cas, il peut paraître surprenant (du moins à un structuraliste plus traditionnel) que la notion de signe, son statut épistémologique et ontologique, soit si peu discutée (le terme ne se trouve pas dans l'index).

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Me relisant, et refeuilletant le livre, je me rends compte que ce qui précède
peut donner l'impression d'une lecture seulement critique, voire négative, du
livre. Il n'en est rien.

Mais il y a des ouvrages qui offrent de nouvelles notions, ou des termes nouveaux insérés dans des réseaux de distinctions plus fines ou plus précises qu'avant, bref des instruments utiles, hic et nunc, plus aptes, directement, à rendre compte d'un objet d'étude donné.

Il y en a d'autres dont le but n'est pas tellement de mettre à la disposition du lecteur des instruments utiles et précis, mais celui de proposer, et de défendre, une vision du monde au sens large, avec toutes les conséquences, morales et professionnelles, qu'elle implique - incitant à la discussion, aux contre-propositions, mais aussi à faire réfléchir sur ses propres a priori, ce qui est toujours une activité très saine. L'ouvrage de Bjôrn Larsson appartient à ce dernier groupe.

Steen Jansen

Université de Copenhague