Revue Romane, Bind 32 (1997) 1

Beitrâge zur Methodengeschichte der neueren Philologien. Zum 125jahrigen Bestehen des Max Niemeyer Verlages. Herausgegeben von Robert Harsch-Niemeyer. Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1995. XII + 266 p.

Gunver Skytte

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Max Niemeyer Verlag a célébré son 125e anniversaire en 1995 avec la publication de ce beau volume, digne d'une maison d'édition de niveau international. À cette publication s'ajoute un catalogue d'environ 3200 titres publiés par la maison pendant la période de 1950 à 1995 : Max Niemeyer Verlag. Gesamtverzeichnis. 1950-1995 (Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1995,212 p.)

Pour assurer la communication des travaux scientifiques aux destinataires qu'on s'est proposé d'atteindre, la collaboration avec le monde des éditeurs est de première importance pour les chercheurs. Dans l'histoire de la philologie romane (ainsi que pour d'autres philologies et d'autres branches scientifiques), l'activité de la maison Niemeyer en tant que maison d'édition a été décisive. En 1877 paraît, sous la rédaction de Gustav Gròber, le premier numéro de Zeitschrift fur romanische Philologie, ce qui décidera largement de l'alliance fructueuse entre l'éditeur et les romanistes. Parmi les résultats récents de cette alliance, rappelons la publication du Lexicon der romanistischen Linguistik (Hrsg. v. Holtus, G.,Metzeltin, M.,Schmitt, Chr., 1988-).

Beitrâge comprend un recueil d'articles écrits par des chercheurs représentant les branches scientifiques qui paraissent parmi les publications de Max Niemeyer Verlag, comme la philologie germanique, la philologie angliciste, les études celtiques, l'histoire de la littérature, la critique des textes et la philosophie.

Avec l'article de Helmut Henne Germanische und deutsche Philologie im Zeichen der funggrammatiker (p. 1-30), on apprend que le passage du statut de libraire à celui d'éditeur a été étroitement lié à la venue des néogrammairiens («Junggrammatiker») allemands à l'université de Leipzig. Ainsi, le chef-d'œuvre de Hermann Paul Principien der Sprachgeschichte sera publié par Niemeyer en 1880.

Heinz Vater, dans sa contribution Neuere Sprachwissenschaft (p. 31 -61 ), offre une
description synoptique très instructive des diverses écoles de linguistique du XXe

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siècle en montrant les traces que cette évolution a laissées dans les publications de
Max Niemeyer Verlag.

Aux romanistes il faut surtout signaler l'article de Kurt Baldinger Der Max Niemeyer Verlag una die Romanistik (p. 161-91), exposé aussi bien tourné que riche en informations en information sur l'histoire des romanistes (et surtout des romanistes allemands) et sur l'importance de la maison Niemeyer pour l'évolution de la philologie romane. Baldinger rappelle l'origine allemande de la philologie romane en soulignant son caractère académique, à l'opposé de l'orientation pédagogique, ce qui, selon Baldinger, devrait expliquer la répugnance des romanistes allemands à parler français : «Es galt (und gilt?) sogar als eine Art Adelsnachweis des soliden Romanisten, nicht franzòsisch zu sprechen - hatte doch der pater familias Diez persònlich von sich gesagt : «Ich spreche kein franzòsisch»...» (p. 165).

La seconde guerre mondiale a été déterminante pour Max Niemeyer. Halle se
trouvant d'emblée située en zone soviétique, on a préféré établir la maison d'édition
à Tübingen, où il a fallu tout recommencer depuis le début, en 1950.

Depuis 1972, avec l'apparition de l'électronique, la maison Niemeyer fait figure de pionnière en Allemagne (p. 244). Du point de vue des auteurs et de l'éditeur, cette évolution offre de grands avantages. Toutefois, du point de vue du lecteur, on se félicite de la conclusion de Robert Harsch-Niemeyer : «Alie diese Entwicklungen werden die spezifischen Aufgaben eines wissenschaftlichen Verlegers nicht überflüssig machen, zumai dann nicht, wenn er im geisteswissenschaftlichen Bereich tàtig ist. Dort wird das gedruckte Buch als Publikationsform Bestand haben, môgen andere Formen auch hinzutreten» (p. XII).

Université de Copenhague