Revue Romane, Bind 27 (1992) 1Philip E. Bennett & Graham A. Runnalls edd.: The Editor and the Text. In honour of Professor Anthony J. Holden. Edinburgh University Press, Edimbourgh, 1990. 175 p.Svend Hendrup
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Voici un livre dont tout philologue se réjouira. MM. Bennet et Runnalls ont eu The essays contained in this volume, written by eminent specialists of Old Ce volume a tenu pleinement les promesses de son titre: les douze essais traitent pratiquement de tous les aspects de notre art (voir Introduction p. viii-x) et le volume se termine, comme il convient, par une édition de texte (Tony Hunt: An Anglo-Norman Medical Treatise, p. 145-64), et par un Index très utile (p. 165-75). Il est vrai, comme le dit C. Corley, que «editing any Old French text involves finding solutions for a particular set of problems» (p. 11), mais tous les essais «mix a greater or smaller degree of theory with practical exemplification» (p. x): nous sommes donc invités à assister au travail du philologue et, en même temps, nous sommes admis à participer aux réflexions qu'il se fait sur son travail. Il est impossible de rendre justice ici à toutes ces contributions: devant ¡excès de richesse, nous nous bornerons donc à signaler, brièvement, trois des essais qui ont, en premier lieu, éveillé notre curiosité, «according to [our] nature» (p. 15). Four les autres contributions, on se reportera à la table des matières et à Y Introduction, p. viii-x. Essai n° 1., Philippe Ménard: «Problèmes de paléographie et de philologie dans Les éditeurs de textes restent souvent très discrets sur les dificultes qu'Us rencontrent dans la lecture des manuscrits et sur les problèmes qui se posent à eux dans la compréhension et la transcription des graphies du Moyen Age. (P-l)
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PM nous présente, en s'appuyant sur force exemples concrets, bon nombre de ces difficultés: La lecture uoun (p. 1 s), La lecture u, v et w (p. 3), La transcription du y (p. 3 s), L'hésitation entre c et t (p. 4) et ainsi de suite; et il nous montre, à propos de ces difficultés bien connues, l'éditeur pris entre le Charybde de «il serait déplacé d'opérer le moindre changement de graphie» (p. 4; et p. 5) et le Scylla de «il ne faut pas porter une confiance aveugle à ce que l'on voit écrit» (p. 2; et p. 4). Cependant, navigare necesse est, et tout éditeur trouvera son compte à suivre, comme boussole, les prudents conseils que donne PM en matière de conclusion (p. 8). 3., J. H. Marshall: «The Transmission of the Lyric Lais in Old French Chansonnier T» (p. 20-32). - JHM traite ici des problèmes particuliers, d'ordre textuel et/ou musical, que pose la transmission des «non-strophic pièces such as lyric lais» (p. 20), mais ses observations très pertinentes sur la relation entre musique et texte sont aussi valables, et précieuses, pour l'éditeur qui, comme nous, s'occupe de l'édition de chansons strophiques (chansons, rondeaux, etc.). Nous signalons, ici, la définition que propose JHM pour les trois types d'erreur de scribe concevables: ...a musical error stems from a mistaken scansion of the text... the présence et nous attirons l'attention sur ce dernier type de double erreur qui implique «a 9., Graham A. Runnalls: «Towards a Typology of Medieval French Play Manuscripts» The purpose of the présent essay is to discuss play manuscripts as a subgroup of medieval manuscripts in general, to try to account for their uniqueness and for their variability, and to suggest a tentative method of classifying such manuscripts. p. 97) Eanalyse de GAR est limitée aux 'histórica! plays' (selon la terminologie proposée par Alan E. Knight), c'est-à-dire les mystères et les miracles du XIVe au XVIe siècle, plus ia Destruction de Troye, ï'Estoire de Griseldis et le Siège d'Orléans (p. 97). Une typologie des manuscrits analysés est établie (p. 99) et commentée dans une discussion serrée des sept types proposés (p. 99-110). Nous insistons volontiers, parmi ces types, sur le type B («the fair copy», p. 101 s) et sur le type G («a luxury manuscript recording the text of a past performance... perhaps intended for reading», p. 107 ss), pour le grand nombre de manuscrits conservés et pour le problème que posent les didascalies, présentes ou absentes, dans ces types de manuscrits (voir p. 101, 102 (pour B) et p. 107, 109 (pour G)), tout en soulignant aussi l'intérêt évident du type C («actors' roles... the most fascinating and problematic of ail», p. 103 s). lit nous souhaitons vivement qu'une typologie de ce genre puisse être établie aussi pour les manuscrits, et les imprimés, qui nous ont transmis les textes des pièces du théâtre profane.
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Cette petite collection d'essais sur l'art critique, publiée en hommage au professeur Holden (bibliographie p. xii-xiv), n'est pas un 'manuel' («a blueprint», C. Corley, p. 18); mais c'est une collection à l'étude de laquelle tout éditeur de textes médiévaux trouvera son compte - comme nous l'avons fait nous-même, à propos de trois de ces essais et en nous servant pour cette étude du petit outil modeste, préconisé p. 15: «a magnifying glass«. Université de Copenhague |