Revue Romane, Bind 26 (1991) 1

Le recul du patois roubaisien - le cas de deux variantes stéréotypées

par

Timothy Pooley

1.

«Le patois se perd!» «Le patois, c'est l'affaire des vieux.» «Si vous voulez entendre le vrai patois, il faut aller à...» Voilà le genre de réflexions qu'entend souvent le chercheur désireux de capter sur cassette ou même sur papier les formes régionales vernaculaires du Nord (cf. Carton 1981). Le recul des patois en France ne fait pas l'ombre d'un doute (Hadjadj 1981, Maurand 1981). De plus, dans la partie septentrionale de la France, ces patois se diluent à tel point qu'il n'est plus possible de les considérer comme codes distincts sur le plan linguistique (Chaurand 1968), en dépit de la perception de Monsieur Toulemonde. (Gueunier et al., 1978).

Etant donné une telle situation, je me suis proposé dans cette étude de prendre deux variables phonologiques dont le caractère typique n'est pas en question et d'analyser les modalités du recul qui précède inéluctablement, semble-t-il, la disparition des variantes patoisantes.

En fait, nous avons affaire à des formes tellement typiques des variétés chtimis qu'il faudrait plutôt parler de stéréotypes à la manière de Labov 1972 p. 73, ou de Chambers et Trudgill 1980 p. 87. Paul A. Johnstone Jnr. (1984) a créé le terme «high-consciousness variants», c'est-à-dire les traits qu'on n'oublieraitpas si on voulait imiter le parler chtimi, et en même temps ceux que les ouvriers nordistes cantonnés dans une insécurité linguistique reconnue (cf. Gueunier 1978, Lafont 1982) éviteraient par un effort conscient. Il s'agit premièrement de l'emploi de [j], là où on prononcerait [s] en français standard,par ex., [fa] ça et deuxièmement de [ë] pour [5] en français standard, par ex., [mëge] manger. Des formes telles que [fa] et [mëge] sont largement, sinon universellement, attestées dans les études des patois picards (Viez 1910, Cochet 1933, Remacle 1937, Vasseur 1950, Lateur 1951, Flutre 1955 et

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Debrie 1983) sans parler des ouvrages patoisants populaires comme Simons
1972 et Guillaume 1975.

2.

Cette étude se base sur un corpus d'une trentaine d'heures d'enregistrements recueillis parmi une soixantaine de sujets habitant la ville de Roubaix ou les environs immédiats. Ces enregistrements ont été réalisés auprès de personnes classées comme employé ou ouvrier, selon les critères de PI.N.S.E.E., (Hilaire 1984, p. 323) et suivant des méthodes qui rappellent celles de Milroy 1980 à Belfast. Le but d'une telle approche est de déjouer l'effet du paradoxe de l'observateur (Labov 1972, p. 61) et de capter dans la mesure du possible sur cassettes un comportement linguistique spontané. Des contacts ultérieurs avec certains informateurs semblent confirmer le succès de cette première étape.

3.

Il ne s'agit pas de sons qui n'existent pas en français standard, mais plutôt
d'une redistribution des consonnes sifflantes et des voyelles nasales dans le
lexique.

3.1. [s:f]

Du point de vue historique les items lexicaux où la sifflante prépalatale [fl est possible dans certaines variétés picardes sont dérivés de mots latins dans lesquels c était suivi de e ou de / (long ou bref), [fj figure dans tous les contextes phonologiques, par ex., à l'initiale c'est ça, en position médiane ficelle, garçon et en finale glace (Viez p. 120).

D'autres termes pouvant contenir [(] tels que citron, sirop, sucre, pisser sont
entrés dans la langue à une date plus tardive.

Il se peut que les termes les plus marqués par l'emploi vernaculaire de [fl soient les déterminants démonstratifs comme ch, chés, chti, chette dont on relève des exemples dans le corpus et cheulle qui figure très largement dans les écrits de Francine Guillaume mais qui est absent du corpus. Les études dialectales indiquent d'ailleurs, dans certains cas, une différence de distribution entre l'article défini et les déterminants démonstratifs.

(1) Chés hommes qui n'ont pon querre chés fleurs. 'Les hommes qui n'aiment
pas les fleurs.'

(2) Lécoutcheux de l'feimme chi est troué. 'Le tablier de cette femme est
troué.' (Lateur p. 71)

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Debrie souligne les variations internes, donc, propres au dialecte, qui semblent exister entre les différents patois picards (p. 119). Ceci veut dire qu'il est tout à fait normal que l'inventaire des termes contenant la chuintante ne soit pas tout à fait le même dans chaque variété. Toutefois, l'omniprésence de 0] et d'ailleurs de [ë] n'est pas à douter dans Viez et Guillaume. Un inventaire de termes pouvant contenir ces variantes, relevé dans les ouvrages cités, est reproduit dans les appendices 1 ([s:J]) et 2 ([s:ë]).

3.2. [a:E]

II s'agit d'une alternance entre deux formes bien connues en français standard, mais distribuées d'une façon différente dans le lexique. D'après Viez 1910, p. 87, [ë] ne connaît pas de formes diphtonguées, alors que les autres voyelles nasales admettent ce que ce chercheur a appelé la 'fracture vocalique' par ex., [tßozeâ] trois ans, [gßsô] grand. De telles prononciations s'emploient, bien entendu, dans des contextes où il n'est pas question d'utiliser [ë].

Les mots ayant [ë] en picard et [5] en francien sont dérivés de trois sousgroupes
de mots latins.

Premièrement, ceux qui comme amende [amët], charpente [kaßpët], fente
[fët], tranche [tRëJ], trente [tßët], ventre [vêt] contenaient e + n en syllabe
fermée.

Deuxièmement, les mots ayant e + n dans des syllabes qui sont devenues ouvertes ou finales grâce à des changements phonétiques bien connus, par ex., argent [aßgë], cent [je], couvent [kuvë], dent [de], et tous les items lexicaux se terminant par le suffixe -ment [me].

Troisièmement, il existe un petit nombre de mots dans lesquels [a] est devenu [ë] en picard, et dont la plupart s'écrivent avec -an, par ex., manger [mëge], étranger [etrëge]. Dans certains cas, des variations peuvent exister même au sein de l'usage vernaculaire, par ex., de temps en temps se prononce soit [têzeta] soit [tëzëtë].

3.3. D'autres équivalents de [a]

Les exemples (3) à (8) tirés des chroniques patoisantes de Francine Guillaume
montrent les diverses alternatives de [a] et plus particulièrement de
en.

(3) Ch'tot l'héroïne du life qu'elle est in train d'iire.

(4) In Ingleterre.

(5) In invoyant les pigeons dins in voyache.

(6) J'in veux nin d'tes fleurs.

(7) D'inné parole y nn' d'à v'nu inné aut'.

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(8) Je n'd'a fait inné dépression nerveusse.

Le tableau simple présenté par les chroniques n'est pas confirmé par le corpus. Alors que en train de (3) et en utilisé comme pronom pour de + NP (6) sont variables dans le corpus, ainsi que pour des verbes tels que s'en aller, s'en foutre, l'emploi prépositionnel (4) et (5) est toujours réalisé par [s].

Dans quelques cas fréquents, le [a] du français standard sera tout simplement
dénasalisé, par ex., [afa] enfant et [atët] entendre.

Dans certains syntagmes contenant des formes du verbe avoir surtout a et avait, on entend une consonne nasale renforcée par un d. Ce d, que j'appelle intrus, et la dénasalisation semblent toutefois faire partie des variétés un peu différenciées sur le plan social, comme l'indique la figure 6 (i et iii).

4. Contraintes linguistiques

Dans cette section je me propose d'analyser les contraintes linguistiques qui peuvent favoriser ou non l'emploi de (J] et de [ë]. Des listes de termes se prononçant avec les variantes patoisantes dans les ouvrages cités dans la section 1 ont été dressées et ceux qui ont été prononcés avec [J] ou [ë] au cours des enregistrements sont inventoriés dans les tableaux 1 et 2. Il est clair que ces variantes semblent condamnées à disparaître du parler roubaisien dans un avenir prévisible - tendance confirmée par la figure 3, qui indique que les sujets jeunes utilisent à peine ces deux variantes, jj] se prononce dans 2% et [ë] dans 4% des cas possibles. Même parmi les locuteurs qui emploient l'une ou l'autre de ces variantes, les fréquences respectives ne s'élèvent qu'à 6% et 13%, si on ne tient compte que des mots réalisés avec [J] ou [ë] dans le corpus.

4.1.

Il s'agit donc d'examiner les derniers vestiges de ces variantes et de se demander pourquoi [j] et [ë] semblent mieux résister dans certains contextes que dans d'autres. Pour ce faire, je me propose d'abord de comparer les fréquences relatives par des tests %2%2 et d'en résumer les tendances les plus saillantes. Ensuite, je me propose de me servir de hiérarchies implicationnelles (cf. Bickerton 1975 p. 142) pour étudier la distribution sociale des items les plus fréquents. On s'attendrait à ce que les deux analyses donnent des résultats sinon complémentaires tout au moins non contradictoires. Cette section se terminera par une synthèse.

4.2.

Les tests %x%x permettent de classer les 16 mots contenant [j] en trois sousgroupes.D'abord
ceux qui sont relativement favorables à [j], c'est-à-dire dix,
place, cette, ici, garçon, ensuite ceux qui favorisent plutôt la variante standard

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à un degré significatif, c'est-à-dire ce, et les autres qui ne manifestent pas de
tendances significatives.

Quant aux mots contenant [ë], vendre, en sais NEG. et enlever sont relativement favorables à la variante [ë] et se différencient de presque tous les autres termes figurant sur le tableau 2, alors que attendre, comment, anglais et dans ont tendance à se prononcer avec [a]. Le test statistique ne permet pas de faire des distinctions plus fines.

4.3.

Les hiérarchies implicationnelles reproduites dans les figures 1 et 2 permettent de tracer la distribution sociale de [J] et de [ë] au niveau du locuteur individuel. Un X indique que le sujet a prononcé le terme cité avec la variante vernaculaire en question. L'absence de X signifie soit que le sujet n'a pas du tout prononcé le mot au cours des enregistrements ou qu'il l'a utilisé uniquement avec [s] ou [5] suivant le cas.

La figure 1 montre d'une manière frappante que la majorité des locuteurs qui emploient la variante [f], la prononcent dans des mots grammaticaux fréquents, et surtout dans les trois termes ça, ici et c'est et, dans une moindre mesure, dans les démonstratifs. L'emploi de [|] dans les items lexicaux comme commencer et pisser est limité à un nombre de locuteurs fort restreint, si bien qu'on constate des différences significatives sur le plan statistique entre les mots qui constituent les sites éventuels de l'alternance. (Voir tableau 1.)

La figure 2 ne montre peut-être pas des tendances aussi nettes que 1 sur le plan du lexique. Il semblerait assez clair qu'un sujet qui n'emploie pas [ë] dans dans, manger, prendre, s'en aller et tellement ne risque pas de l'employer dans d'autres contextes.

Deux constatations d'une portée générale s'imposent toutefois. Premièrement, les variantes vernaculaires qui perdent du terrain face à des concurrentes standard, résistent bien mieux dans les contextes les plus fréquents. Deuxièmement, la distribution sociale peut très bien ne pas du tout correspondre aux familles lexicales. Par exemple, les adverbes en -ment ont globalement tendance à se prononcer avec [5] même en termes relatifs, mais tellement est relativement favorable à [ë]. S'en aller et s'en foutre ne se comportent pas non plus d'une façon semblable.

5. Corrélations sociales

Les figures 3 et 4 permettent de constater les corrélations entre l'emploi de [J] et de [ë] et les catégories socio-économiques de l'âge, du sexe et du niveau d'études. Les figures 5 et 6 retracent des comparaisons entre certains sousgroupes de locuteurs classés selon qu'ils emploient certaines formes fortement patoisantes ou non.

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5.1.

La figure 3 montre d'une manière frappante que les jeunes n'emploient pratiquement plus guère [J] et [ë], quoique ce dernier semble résister nettement mieux parmi les locuteurs d'âge moyen. Dans les deux cas, les tests %2%2 montrent une différence significative entre les sujets âgés de moins de 30 ans et les autres. Pour [J] il y a aussi une différence significative entre les sujets de moins de 45 ans et ceux qui sont plus âgés. Cela indique que la perte des traits linguistiques même fortement caractéristiques de la même variété et d'une signification sociale apparemment comparable peut très bien s'étaler d'une manière différenciée sur les générations. A l'encontre d'autres variantes (voir Pooley 1988), tout aussi vernaculaires, rien ne nous laisse croire que [j] et [ë] peuvent survivre, sauf peut-être dans des expressions très courantes.

5.2.

La figure 4 i) montre que les sujets masculins et féminins se comportent d'une manière tout à fait semblable pour les deux variables. La deuxième partie du graphique nous fournit un exemple d'une tendance qui n'a rien de surprenant, c'est-à-dire que les locuteurs n'ayant pas atteint le niveau du B.E.P.C emploient [|] et [ë] nettement plus que les informateurs mieux instruits. La différence se révèle être significative par;ç2.

5.3.

Les figures 5 et 6 montrent plusieurs corrélations significatives entre divers comportements linguistiques. D'abord, les locuteurs n'employant [|] qu'avec ça, c'est et ici emploient bien moins cette variante que ceux qui l'emploient avec les items lexicaux énumérés sur la figure 1. Une analyse statistique informatisée utilisant le système Minitab confirme que les distributions globales de [j] et de [ë] parmi les locuteurs sont très proches, alors que celle de (J] dans les items lexicaux autres que ça, c'est et ici est nettement différenciées. (Pooley 1988)

La figure 6 montre des différences qui s'avèrent être significatives par test XZ, quant à l'emploi de [ë] entre les sujets qui emploient le d «intrus» et la variante [ë] pour en, utilisé comme pronom. Par contre, le critère de la dénasalisation des voyelles nasales initiales de mots comme enfant et entendre ne permet pas de différencier les sujets d'une manière significative.

6. Conclusion

Nous assistons partout en France à un recul menant à la perte définitive
d'une grande partie des traits caractéristiques des parlers régionaux qu'on
appelle les patois. Cette perte est bien plus avancée dans les régions de

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l'ancien parler d'oïl, où les formes vernaculaires se différencient plus difficilementdu français standard, bien que certains parlers picards semblent résisterbien mieux que d'autres parlers septentrionaux (Lafont 1982, et cp. Chaurand 1968).

Les formes disparues ne sont pas sans laisser de traces sous forme de substrat. C'est justement ce substrat qui est fondamental pour l'évolution du français régional. Cette étude s'est proposé de retracer les détails du recul de deux formes nettement patoisantes.

Alors qu'une grande partie des formes patoisantes sont condamnées à disparaître dans un avenir prévisible, d'autres études indiquent que les jeunes reprendront d'autres formes régionales pour créer un nouveau vernaculaire roubaisien, peut-être moins riche en différences par rapport au français standard mais tout aussi symbolique de leur identité de chtimis.

Timothy Pooley

City of London Polytechnic


DIVL1124

Hiérarchie implicationnelle pour les termes se prononçant avec [J] dans le corpus Figure 1

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Hiérarchie implicationnelle pour les termes se prononçant avec [ë] dans le corpus: Figure 2

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Figure 3 L'emploi de [fl et de [è] selon l'âge des sujets

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Comparaison des taux de fréquence de l'emploi de [J] entre les sujets prononçant cette variante uniquement dans les items ça, c'est et ici et les autres Figure 5


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Figure 6 Comparaison des taux de fréquence de l'emploi de [ë] entre i) ceux qui emploient le d intrus et ceux qui ne l'emploient pas; ii) ceux qui emploient [ë] pour en pronom et ceux qui ne l'emploient pas; iii) ceux qui dénasalisent et ceux qui ne le font pas.

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Tableau 1 Termes qui se prononcent avec [f] dans le corpus. Chiffres globaux pour chaque item dans l'usage des sujets employant la variante [J].


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Tableau 2 Termes qui se prononcent avec [ë] dans le corpus. Emploi général par les sujets utilisant la variante [ë].

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Tableau 2 (suite)

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Résumé

Basée sur un corpus de discours spontanés recueillis auprès de sujets ouvriers ou employés dans la ville industrielle de Roubaix, cette étude a pour but de tracer les variations existant dans l'emploi de deux variables phonologiques typiques des patois picards, c'est-à-dire [s:J] et [<3:ê]. Je me suis proposé d'abord de rappeler brièvement l'histoire des variantes vernaculaires et ensuite de décrire les contextes linguistiques qui semblent en favoriser le maintien, tout au moins en termes relatifs. La dernière partie décrit les différences de comportement linguistique entre divers groupes socioéconomiques, ce qui semble confirmer la conclusion inéluctable, c'est-à-dire, que [J] et [c] sont surtout utilisés par des locuteurs peu instruits et âgés pour la plupart de plus de 45 ans.

Ouvrages de référence

Bickerton, Derek (1975): Dynamics of a creole System. Cambridge University Press,
Cambridge.

Carton, Fernand (1981): Les parlers ruraux de la région Nord-Picardie. IJSL, 29 p
15-28.

Chambers, J. K. et Trudgill, Peter (1980): Dialectology. Cambridge University Press,
Cambridge.

Cochet, E. (1933): Le patois de Gondecourt. E. Droz, Paris.

Cornuel, Didier et Duriez, Bruno (1976): Eévolution de la propriété immobilière à
Roubaix: 1884-1974. Revue du Nord, 58, p. 245-259.

Cornuel, Didier et Duriez, Bruno (1983): Le mirage urbain: histoire du logement à
Roubaix. Editions Anthropos, Paris.

Debrie, René (1983): L'alternance phonétique ch/s en vermandois et en Picardie
septentrionale. RLiR, 47, p. 103-120.

Flutre, Louis (1955): Le parler picard de Mesnil-Martinsart. E. Droz, Paris.

Gueunier, Nicole, Genouvrier, Emile et Khomsi, Abdelhamid (1978): Les Français
devant la norme. Klinksieck, Paris.

Guillaume, Francine (1975): Julie ch'est mi. Nord-Eclair, Roubaix.

Hadjadj, Dany (1981): Etudes sociolinguistiques des rapports entre patois et français
dans deux communautés du centre de la France en 1975. IJSL, 29, p. 71-98.

Hilaire, Yves-Marie (réd.) (1984): Histoire de Roubaix. Editions des Beffrois, Dunkerque.

Johnstone, Paul A. Jnr. (1984): Towards a sociolinguistics of divergent dialect areas.
Sociolinguistics Symposium, Liverpool.

Labov, William (1972): Sociolinguistic Patterns. Blackwell, Oxford.

Lafont, Robert (1982): Ouvrage collectif. Langue dominante. Langues dominées. Edilig,

Lateur, Marius (1951): Lexique du parler populaire d'Artois. Librairie Ricour et Cheviiict

MacCarthy, Peter (1975): The pronunciation ofFrench. Oxford University Press, Oxford.

Maurand, Georges (1981): Situation linguistique d'une communauté rurale en domaine
occitan. IJSL, 29,99-120.

Milroy, Lesley (1980): Language and social networks. Blackwell, Oxford.

Pooley, Timothy (1988): Grammatical and phonological variation in the working-class
French of Roubaix. Thèse non publiée. Université de Londres.

Remacle, Louis (1937): Le parler de la Gleize. Académie Royale de Langue et de
Littérature Françaises de Belgique, Bruxelles.

Simons (1972): L'gampe à Ugène. Les Amis de Lille, Lille.

Viez, Henri (1910): Le parler populaire de Roubaix. Lafitte Reprints (1978), Marseille.

Appendice 1

Termes pouvant se prononcer avec [f] dans les études dialectales

accepter [akjepte], agacer [agafe], annoncer [anôje], apercevoir
[apeßJavwaß), avancer (avqfe], à l'avance [a lavdfl,

bosse [boj], brosse [bRoJ],

ça [fa], ce, cet [fa], [ft], cette [ft], ccci [fa.fi], ce/a [fala], c'«( [fe], c'e'ta/ï [feto], cendres [Jet], cenf [je], centime Jetim], cercle [feßk], cervelle [feßvel], cerveau [feßvo], chanson [kqfo], chasser [kaje], chaussette [kojet], chausson [kojo], cidre [fit], ciment [fimë], cimetière [Jîmtjeß], c//îg/e [Jeglej, cm<7 Qek], cinquante [fekat], circuler [fißkyle], c/ïe/' [fite], citerne [fiteßn], commencer [komëje], connaissez [koneje],

décembre [dejab], déplacer [deplaje], descendre [dejet], [dij], doucement
[dujmë], dresser [dßeJe], duchesse [dyfej], du/r/r [dyRJIR],

ficelle [£\\z\], finisse [finij],/o/re frj [foRJ],/ns^on [fßiJSJ^rancertfßôfe],

[gaßJo], gé/îW5e [genij], [glaj], g/mer [glife], gnncer [gßëJe],
grow/r [gRoJîR],

/zme [eRJ],

ici [ifi], innocent [inoje],

/Acer [laje], laisser [leje],

«ièce [njej], noce [noj],

w [oj],

percer [peßJe],/?/èce [pjej],jpi^e/-[pije],p/acef/-/) [plaj(e)],powce [puj],/wce
[pyJl,

raccourcir [aßkußfiß] recevoir [aßJbvwaß], réglisse [RegliJ], remonceler
[aßmoJle], rinçage [RëJaJ], nncer [Rëje],
SÙ: [sij].

Appendice 2

Termes pouvant se prononcer avec [ë] dans les études dialectales:

accent [akje], accident [akfidë], amende [amët], anglais [ëgle], Angleterre
[ëgtateß], apprendre [apßët], argent [aßgë], arranger [aßëge], attendre [atët],

bande [bët], boulanger [bulëge], boulangère [bulëgeß], boulangerie
[bulëgßi),

cent [je], charpentier [kaßpëtje], ciment [fimë], commencer [kmëje],
comment [kmë], comprendre [kàpßët], conscience [kojjëj], conscient [kojjë],
content [kotë], couvent [kuvë],

danger [dëge], dangereux [dë3aßo], dans [de], dedans [dadë], dent [de],
dépendre [depët], déranger [deßëge], descendre [dejet], différence [difeßëJ],
différent [difeßë], dimanche [dimëj],

cent [Je], charpentier [kaßpëtje], ciment [fimê], commencer [kmëje],
comment [kmë], comprendre [kopßët], conscience [kôjjëj], conscient [kojjë],
content [kotë], couvent [kuvë],

danger [dë^e], dangereux [dëgaßo], dans [de], dedans [dsdë], dent [de],
dépendre [depët], déranger [deßëge], descendre [dejet], différence [difeßëJ],
différent [difeßë], dimanche [dimëj],

élément [elemë], en [ë], em-, en- [ë], enclume [ëklym], encore [ëkoß] encre
[ëk], enfant [afê], enfin [efe], engrais [ëgße], enroué [ëRue], entier [ëtje], entre
[ëtR], (à V) envers [alëveß], étranger [etrëge], exemple [egzëp],

fendre [ni], fente [fët], flamand [flamë],

ge/w feë],

hareng [aßë]

intention [ëtëjjo], inventer [ëvëte], inventeur [ëvëto], invention [ëvëjjo],

janvier [gëvje], jument [gymë],

lendemain [lëdamë], lent [le], longtemps [lotë],

-ATieni [me], manger [mëge], membre [mëb], mensonge [mësof], menteur
[mëto], mentir [mëtiß], moment [momë],

/weni [paßë], patience [pajjës], patient [pajjë], pendant [pëdë], pendre [pët], pendule [pëdyl], pensée, penser [pèse], pensif [pësif], pension [pëjjo], prendre [pßët], présentation [pßezëtaJjo], présenter [pßezëte], président pßezidë],

ranger [Rëge], réapprendre [Reapßët], recommencer [aßkomë/e], redescendre [aßdeJet], réentendre [Reatët], réinventer [Reëvëte], rem-, ren- [Rë], rendre [rët], rentrée [Rëtße], repenser [aßpëse], reprendre [aßpßët], représenter aßpßezëte], [aßsëtiß], revendre [aßvët],

s'en aller [sënale], sens [ses], sentir [sëtiß], souvent [suvë],

temple [tëp], de temps en temps [tëzëtë], tranche [tRëJ], trente [tßët],
vendre [vêt], venger [vëge], vent [vë].