Revue Romane, Bind 25 (1990) 1

Traditions et tendances nouvelles des études romanes au Danemark. Articles publiés à l'occasion du 60e anniversaire d'Ebbe Spang-Hanssen. Edités par Michael Herslund, Hanne Korzen, Ghani Merad et John Pedersen. Etudes Romanes de l'Université de Copenhague, N°3l, Copenhague, Munksgaard, 1988. 282 p.

Helge Nordahl

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Pour célébrer dignement le 60e anniversaire du professeur Ebbe Spang-Hanssen, ses nombreux collègues -et néanmoins amis -ont fait publier un excellent recueil de 22 articles. Constatons, sans ambages, que ces Mélanges Spang-Hanssen, sont d'une qualité exceptionnelle, non seulement riches en contributions intéressantes, mais organisés et rédigés avec une clarté exemplaire. Les articles sont répartis en quatre sections : I: Les études romanes (3 articles) II Syntaxe des langues romanes (12 articles), 111 Analyses automatiques (3 articles) et IV Littérature française (4 articles). Vingt de ces articles ont été écrits en français, deux en espagnol. La diversité impressionnante des sujets traités reflète bien l'extraordinaire étendue des domaines de recherche d'Ebbe Spang-Hanssen.

Les deux premiers articles de la première section ont été écrits par de remarquablessavants.
Dans le premier, «Anotaciones al estudio del feudo en la Francia capeta :
nobleza, campesinado y renovación económica», l'auteur, José Ma. Alegre Peyrón,

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présente une analyse pénétrante de la société de la «dinastia capeta en Francia (años 879 à 1328)». Earticle suivant, écrit par E. Lozovan, porte le titre «Géographie linguistique,diachronie et histoire». Eauteur se propose de répondre à la question: Les atlas linguistiques, du type gilliéronien, sont-ils utilisables en diachronie? Le terrain privilégié pour répondre à cette question, est - comme on le sait - le roumain. M. Lozovan pré- sente une sorte de Stand der Forschung, préconise la recherche interdisciplinaire,et souligne surtout l'importance d'une collaboration étroite avec l'archéologieet

Le troisième article de la première section est le plus important. Stratégiquement placé au seuil de la section suivante, celle de la syntaxe - avec ses douze études -, l'article de Gunver Skytte : «La grammaire dans la tradition des romanistes danois», ouvre des perspectives extrêmement utiles au lecteur. G. S. souligne, en guise de préambule, le fait que les romanistes danois, surtout spécialisés dans l'étude du français, accordent une place centrale à la morphologie et à la syntaxe, tandis que d'autres disciplines importantes, comme «la phonétique, la sémantique, la structure informatique, la stylistique, généralement, ne font pas partie du concept de grammaire des Danois» (p. 36).

Les mots-clefs de la méthodologie des romanistes danois sont empirisme et structuralisme.
Leurs grammaires sont caractérisées par une vraie richesse d'exemples littéraires.

G. Skytte pratique un certain éclectisme dans l'étude de la grande tradition danoise en grammaire française. Elle concentre l'attention sur les étapes les plus importantes : Sandfeld, Togeby et Pedersen/Spang-Hanssen/Vikner. Elle analyse finement les deux principes théoriques préconisés par Togeby: distribution et combinatorique. Disons-le sans ambages: l'article de G. Skytte est une contribution très précieuse aux Mélanges Spang-Hanssen: il apporte de la clarté à une matière vaste et compliquée. En même temps, il est une des grandes réussites pédagogiques du livre.

Dans le premier article de la deuxième section, «Note sur massimo et minimo en
italien», Gerhard Boysen s'élève contre Pavao Tekavtié qui soutient, dans sa Grammatica
storica dell' italiano, que massimo et minimo, contrairement à ottimo et pessimo,
ne peuvent pas s'employer comme superlatifs absolus ou élatifs. Selon Boysen, il
n'y a pas parallélité d'emploi entre massimo et minimo: Le domaine de massimo, il est
vrai, est avant tout celui de l'emploi relatif, mais rien ne s'oppose à ce que minimo soit
employé élativement. Les exemples cités par Boysen sont convaincants.
Comme le professeur Ebbe Spang-Hanssen est l'auteur d'une thèse importante et
internationalement reconnue sur Les prépositions incolores, il n'est pas étonnant que
plusieurs articles syntaxiques des Mélanges soient orientés justement vers la syntaxe
prépositionnelle. Earticle de Harald Gettrup: «A marquant la caractéristique. Le
problème de l'article», est typique à cet égard. Par manière d'introduction, H.G.
constate que la préposition à, marquant la caractéristique, se construit tantôt avec
l'article défini (une femme au teint clair), tantôt sans l'article défini (des chaussures à
talons hauts). Ce que1 se propose l'auteur de l'article, c'est de décrire la distribution
des deux constructions. Earticle est relativement long, et l'analyse est captivante et
logiquement très cohérente, et, par cela même, extrêmement difficile à résumer. Qu'il
nous suffise ici de signaler seulement le problème. Je dirai tout simplement au collègue
désireux de s'initier à ce problème épineux de la syntaxe: Toile, lege!

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Carticle de Suzanne Hanon: «^opposition entre les compléments de manière et les constructions absolues (D'un air triste + L'air triste)», traite un problème «nouveau», rarement - ou jamais - traité de façon satisfaisante avant elle. La présentation du problème est faite de manière fascinante, appétissante: la structuration des deux types de syntagme, leurs déterminants, leurs positions dans la phrase, les restrictions d'ordre sémantique, tout est finement analysé et minutieusement décrit. La conclusion présentée (aux pages 75-76) est d'une clarté exemplaire. Cette contribution est celle d'une spécialiste initiée doublée d'une excellente pédagogue!

Après les fascinants articles de Harald Gettrup et de Suzanne Hanon, on éprouve le besoin de reprendre un peu haleine, mais, voici que se présente une nouvelle contribution excellente, celle de Michael Herslund, qui, comme son collègue Harald Gettrup, s'ancre dans la syntaxe prépositionnelle: «Sur la préposition en en français moderne.» Il est intéressant - pour une fois - de suivre ce grand spécialiste de l'ancien français sur le terrain du français moderne. Statistiquement, la préposition en est la troisième en fréquence après àet de, et M.H. constate qu'elle a «tellement d'emplois différents et apparemment idiosyncratiques qu'elle constitue un domaine de recherches syntaxiques très intéressant». Et M. H. a raison. Que ce domaine de recherche soit vraiment très intéressant, est avant tout prouvé par son article. Son étude repose sur une analyse compréhensive, fine et détaillée.

Larticle de Hanne Korzen: «Le classement des formes de l'inversion du sujet - dix-sept ans après», est, comme on le voit, consacré à la Cendrillon incontestée de la syntaxe française, c'est-à-dire à l'étude systématique de l'inversion du sujet, donc à l'ordre des mots - ou, si l'on veut: à la syntaxe séquentielle. Plusieurs savants danois, par exemple Togeby et Pedersen/ Spang-Hanssen/Vikner ont déjà donné d'importantes contributions à cette spécialité syntaxique. C'est l'aspect systématique de l'étude de l'inversion qui intéresse Hanne Korzen. Distinguant entre inversion simple, inversion complexe et inversion finale, elle propose une triple optique théorique et une terminologie bien appropriée au problème qu'elle étudie. Un tableau synoptique (p. 99) montre clairement comment la tradition, Ebbe Spang-Hanssen et Hanne Korzen définissent ces termes.

Dans son article: «Attribut «indirect», fonction adverbiale ou fonction adjectivale, ou Mme Argonne, nerveuse, regarde l'heure, encore une fois», Jorgen Schmitt Jensen reprend, comme l'indique son sous-titre, pour la nième fois, l'analyse des constructions attributives. Lauteur distingue entre trois cas.

1) Attribut duvsujet: l'élément attributif remplit une des valences du verbe: Le
père devint furieux.

2) Eélément attributif ne remplit pas une des valences du verbe, mais reste
néanmoins rattaché au verbe ou à la phrase entière: Chacun s'en retourne
chez soi plus triste qu 'il n 'était sorti.

3) Apposition: Eélément attributif est attaché assez directement au nom qu'il
accompagne, et duquel il n'est séparé que par une petite pause: C'était la
mercière, la mère de Tahin, qui tenait ce rôle.

Earticle présente une étude systématique et pénétrante de ces trois constructions et
montre bien que même dans un domaine erronément tenu pour archiconnu, une
nouvelle étude inspirée peut apporter du nouveau et du fascinant.

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Si l'article de Jorgen Schmitt Jensen porte, dans une certaine mesure, l'empreinte de la syntaxe tesnièrienne, celui de Morten Nojgaard le fait plus encore. En voici le titre: «Les compléments instrumentaux et concomitants». Earticle est très bien écrit, systématique et cohérent, mais justement à cause de sa cohérence, et de sa stricte logicité, il est difficile à résumer et à réduire à une formule. Indiquons seulement l'idée centrale de cette étude importante. Inspiré par la syntaxe tesnièrienne, Morten Nojgaard distingue entre actants et circonstants, mais il opère une nouvelle distinction pertinente dans cette perspective bipartite, en proposant le terme semiactantiel Et c'est justement aux instrumentaux qu'il accorde ce nouveau statut. Citons seulement ce qu'en dit l'auteur à la page 120: «En résumé il faut donc regarder les instrumentaux comme des compléments semi-actantiels. Ils se distinguent des circonstanciels par leur appartenance étroite au noyau verbal et des modificateurs par leur caractère actantiel».

Dans son étude instructive: «Où placer un adverbe de phrase et pourquoi?» Henning Nolke s'élève contre un lieu commun de la littérature linguistique qui affirme que «les adverbes de phrase se placent à toutes les césures majeures de la phrase en produisant le même effet de sens» (p. 131) Eauteur prend comme point de départ trois phrases à trois variantes:

1 a)Probablement, Pierre a vendu sa voiture.
b)Pierre a probablement vendu sa voiture.
c)Pierre a vendu sa voiture, probablement.

2 a)Même Pierre a vendu sa voiture.
b)Pierre a même vendu sa voiture.
c)Pierre a vendu sa voiture, même.

3 a)Entre nous, Pierre a vendu sa voiture,
b)* Pierre a entre nous vendu sa voiture.
c)Pierre a vendu sa voiture, entre nous.

Les trois exemples dans 1) semblent quasi synonymes, tandis que ceux de 2) divergent
nettemententre eux quant au sens, et dans 3) nous verrons que entre nous est exclu de
la position médiane, (p. 131)

Partant de ces exemples, H. N. propose une analyse quadripartite, divisée en quatre sous-chapitres: Système explicatif, Niveau syntaxique, Niveau (syntactico-)sémantique et Niveau discursif. L'article apporte du nouveau à un secteur longtemps négligé de la syntaxe française, et je suis convaincu que tous les lecteurs de H. N. le liront avec intérêt et avec reconnaissance. Dans l'article suivant: «Algunas construcciones pasivas con infinitivo», Poul Rasmussen se penche sur les mystères du système verbal en espagnol. Bien structurée et clairement organisée, son étude comporte les sous-chapitres suivants: La pasiva refleja, las perífrasis puedo viver (se puede vivir la perífrasis dejo salir (se deja salir). La reflexion de dejo salir, la pasiva refleja de dejo salir et une Conlusión. Eanalyse est bien pensée et bien présentée.

Dans ces Mélanges Spang-Hanssen, Lene Schosler, tout comme son collègue en ancien français Michael Herslund, quitte son domaine préféré et s'attaque à un problèmedu français moderne: «A propos de l'adverbe de temps et l'imparfait pittoresque:Qu'est-ce qui détermine quoi?» Dans cet article, Lene Schosler reprend un problème étudié par Arne Klum en 1959, à savoir le rapport entre les verbes et les

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adverbes de temps, soit la construction type: deux heures plus tard, elle mourait/mourut.Selon Arne Klum, il s'agit d'un rapport de détermination, où l'adverbe régit ou sélectionne la forme verbale, passé simple ou imparfait. C'est ce même problème que met sous la loupe Lene Schûsler et qu'elle étudie avec perspicacité. Sa conclusion est la suivante: «je propose qu'on abandonne la pédagogie traditionnelle qui incite les étudiants à considérer comme terme primaire l'adverbe de temps, et comme terme secondaire la forme verbale: l'imp. régi par tel A, le p.s. par tel autre. Cela les empêchede voir que le choix de l'aspect verbal est primordial, et qu'il faut dépasser le cadre étroit de la phrase pour bien comprendre l'usage de l'imp. et du p.s.»

Ici, nous n'avons fait qu'indiquer le point de départ et la conclusion de Lene
SchOsler. Entre les deux, évidemment, il y a son article, qu'on aura tout intérêt à lire.

Comme plusieurs de ses collègues, Poul Skârup se penche sur un problème de la syntaxe prépositionnelle: «La distinction entre indices de l'infinitif et prépositions en français moderne». Il choisit comme point de départ le § 179 de Fransk grammatik de Pedersen, Spang-Hanssen et Vikner. Selon les auteurs, «de et à seraient des indices de l'infinitif dans les cas où un syntagme nominal mis à la place de l'infinitif n'a pas de préposition».

Elle lui promet de l'aider
Elle lui promet son aide

Elle renonce à danser
Elle renonce à la danse

C'est cette prise de position qu'attaque et critique Poul Skârup dans son article, qui
est - comme on le devine - fort intéressant à lire.

Dans le douzième et dernier article de la grande section syntaxique: «Pendant que, simultanéité et situation», Cari Vikner, un des collaborateurs d'Ebbe Spang-Hanssen pour Fransk Grammatik, reprend une perspective d'analyse proposée dans ce manuel, pour y apporter quelques retouches. Dans leur manuel, les auteurs se sont servis des termes délimitélnon-délimité pour marquer l'opposition aspectuelle entre le passé simple et l'imparfait, et des mots perfectif/imperfectif, pour parler des modes d'action, l'aspect étant associé aux flexifs verbaux, le mode d'action aux racines verbales.

Le nouveau point de départ choisi par Cari Vikner est le suivant: II distingue entre
quatre classes de modes d'action, selon le type d'éventualité que peut décrire une
phrase.

1) Etat: Elle est heureuse

2) Procès: Elle pleure

3) Evénement étendu: Elle lit un article

4) Evénement instantané: Elle sort

Cari Vikner remplace maintenant les termes imperfectif/perfectif du manuel par
les termes expression de situation et expression d'événement.

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Eventualités


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Une phrase à l'imparfait décrit une situation. Une phrase au passé simple décrit un
événement. Pendant que et tandis que dénotent une simultanéité avec un événement.

La troisième section des Mélanges est consacrée aux analyses automatiques. Il est impressionnant que les Danois, si fortement ancrés dans une longue tradition linguistique, aient su s'initier aussi aux mystères de la nouvelle linguistique computationnelle, spécialité hautement technique et - par cela même - rébarbative aux yeux de beaucoup de grammairiens à l'esprit quelque peu arriéré, comme moi-même. N'étant pas initié aux dédales de la linguistique computationnelle, je n'ose pas porter un jugement trop décisif sur les trois articles de cette section: La contribution intéressante de Steen Jansen: «Analyse textuelle et intelligence artificielle», avec le sous-titre: «Quelques suggestions pour l'analyse des scénarios de Flaminio Scala», celle de Henrik Prebensen, «Eordre et le chaos : la philosophie du langage devant le défi de l'ordinateur», et celle de Finn Sorensen: «Indice d'infinitif ou préposition. Comment intégrer cette distinction dans une analyse?»

Qu'il soit pourtant permis au lecteur curieux que je suis, de constater que ces trois articles sont fort intéressants et vraiment lisibles, malgré leur haute technicité. Disons aussi qu'ils possèdent de rares qualités pédagogiques, ce qui en facilite encore l'accès aux non-initiés. Les lecteurs trouveront, j'en suis sûr, que ces trois articles peuvent être considérés comme une initiation à une nouvelle discipline, souvent conçue comme exigeante et rébarbative, mais qui ne l'est pas forcément.

Les quatre articles de la dernière section portent sur la littérature française. Il
s'agit de quatre études classiques, Michel Olsen et Marie-Alice Séférian ayant choisi
leurs sujets dans le XVIe siècle, John Pedersen et Nils Soelberg dans le XVIIe siècle.

C'est dans la 70ème et dernière nouvelle de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre que Michel Olsen a trouvé le sujet de son article, intitulé «Dieu ou dépit». Cette nouvelle est un remaniement d'un des textes les plus populaires du Moyen Age: La Chastelaine de Vergi.

Quelle est la source utilisée par la reine Marguerite? Voilà le problème que discute
Michel Olsen, et c'est - en effet - un problème compliqué, car «les différences qui la
distinguent de toutes les autres versions sont fortes,...» La reine Marguerite déclare
avoir eu sous les yeux un texte concret, et c'est ce texte-là que cherche à retrouver
Michel Olsen, par une étude comparative des trois textes possibles: La version rimée
en ancien français, la version italienne et la version française en prose. Il semble que la
reine ait puisé certains éléments dans les trois textes, et qu'elle les ait combinés de
façon créatrice.

Dans «La Place Royale revisitée», John Pedersen reprend l'étude d'une œuvre de
Corneille, dans le but de voir s'il s'agit d'une «vraie tragédie», ou d'une «tragédie
déguisée». Il y présente une analyse approfondie de l'intrigue de la pièce.

Dans «Montaigne, pédagogue ambigu», Marie-Alice Séférian discute un fait intéressant:Elle constate que «si les opinions des auteurs [de manuels de littérature] divergent parfois en ce qui concerne la philosophie de Montaigne, une sorte de consensus n'en est pas moins établi à propos de ses idées en éducation» (p. 261).


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Eauteur présente une analyse du programme d'éducation établi par le philosophe, et elle cite de nombreux spécialistes qui se sont prononcés sur la philosophie de Montaigne:Blinkenberg, Starobinski, Glauser, Poletti, et aussi certains auteurs comme Gide et Butor. Il n'est sûrement pas très surprenant que semble régner une certaine discordia inter doctos, Montaigne ayant ceci de particulier qu'il «arrive à s'exprimer le mieux dans l'oxymoron, coïncidence des contraires qui n'est pas coexistence mais fusion, symbiose, complémentarité». Eoxymoron est, en effet, une sorte d'antithèse aiguisée, syntagmatisée, rhétorisée, qui frappe l'imagination par la conjunctio oppositorumqui est sa caractéristique la plus frappante. Peut-être la divergence d'opinion qui existe est-elle - au moins en partie - causée par la tentative d'interprétation individuelle qu'exige toujours l'oxymoron.

Dans le dernier article de cet excellent ouvrage, Nils Soelberg revient au fameux pari pascalien, un texte «d'une absurdité flagrante». Absurde ne veut pourtant pas dire inintelligent. Nils Soelberg reprend l'étude du fameux texte de Pascal à la lumière d'une hypothèse formulée - avec un sourire - par Ebbe Spang-Hanssen: «Supposons que l'auteur soit intelligent.» Earticle de Nils Soelberg est une sorte de plaidoyer (ou d'apologie) pour le pari pascalien.

Il est impossible pour l'auteur d'un compte rendu comme celui-ci, de rendre justice à tous les articles réunis dans ce recueil. L'auteur des quelques pages que l'on vient de lire connaît bien ses limites, et il sait bien qu'il a présenté certaines de ces contributions très superficiellement.

Ce qui me remplit d'admiration, avant tout, c'est la richesse des domaines de recherche représentés, des sujets analysés et des théories avancées: Etudes romanes, syntaxe des langues romanes, analyses automatiques, littérature française, quatre spécialités qui entrent dans les recherches scientifiques du destinataire.

Ses nombreux amis et collègues ont désiré honorer et célébrer le chercheur éminent et le bon collègue et ami qu'est Ebbe Spang-Hanssen. Ils ont réussi - et magistralement. Je termine en félicitant vivement les 22 collègues qui ont contribué à créer cet admirable recueil d'articles, le meilleur que j'aie jamais lu. Et de la part de tous ses collègues et amis nordiques, je félicite le bon ami et l'excellent collègue qu'est Ebbe Spang-Hanssen, et je lui adresse nos meilleurs vœux: Ad multos annos, - et - omnia bene tibi!

Université d'Oslo