Revue Romane, Bind 21 (1986) 2

Une analyse auditive sur les voyelles à double timbre du français parlé à Saint-Rémy-de-Provence*

par

Anne Hilt

1. Introduction

Les enquêtes sur la prononciation du français régional sont peu nombreuses; par ex. pour le département des Bouches-du-Rhône, il existe un seul ouvrage, Le français de Marseille (1931) par Auguste Brun. D'abord, les recherches de cet auteur ne sont pas récentes et ensuite elles ne concernent que le français d'une grande ville et non pas la langue parlée à la campagne. Il y a d'autres études sur "l'accent du Midi", mais toujours très peu nombreuses. Comme le Midi est une grande région et comme on parle le français différemment d'un endroit à l'autre, il y a un grand vide dans les enquêtes sur les variétés régionales du français méridional.

Henriette Walter décrit dans Enquête phonologique et variétés régionales du français (1982) la prononciation d'une seule personne de Cavaillon (Vaucluse), (Cavaillon se trouve à 17 km de Saint-Rémy-de-Provence), mais la prononciation d'une seule personne n'est pas suffisamment représentative pour décrire la prononciation d^une région. Il est nécessaire d'avoir plusieurs informateurs et informatrices d'âge et de couches sociales différents.

Dans la période du 15 septembre au 9 octobre 1983, j'ai interviewé 12 personnes
de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Sur la base des interviews,
j'ai fait une description phonétique sur les voyelles à double timbre.

J'ai choisi les voyelles à double timbre parce qu'elles constituent un microsystème
à l'intérieur du système vocalique du français standard.

1.1 La région

Saint-Rémy-de-Provence (abréviation: Saint-Rémy) est une commune située dans le département des Bouches-du-Rhône et qui couvre 170 km2;au recensement de 1982, il y avait 8209 habitants, dont la majorité travaillent dans l'agriculture ou dans les professions qui s'y rattachent. La culture et la langue provençales (le rhodanien) restent vivaces dans la région.

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1.2 Les informateurs

Les 12 personnes interviewées sont choisies comme informateurs sur la base des
critères suivants:

1. L'informateur a passé son enfance et sa jeunesse à Saint-Rémy.

2. Il n'a pas quitté la région pour une longue période.

3. Il vit toujours à Saint-Rémy.

4. Il doit représenter la population active de la région quant à l'âge et à la
profession.

1.3 La structure des interviews

Chaque interview consiste en trois parties:

lere partie: renseignements personnels et sociaux sur chaque informateur pour
vérifier qu'il satisfait aux critères ci-dessus. (Les renseignements sur les informateurs
se trouvent dans les fiches signalétiques aux p. 170-173).

2eme partie: l'informateur lit à haute voix une liste de 132 phrases. Dans chaque phrase se trouvent des exemples de voyelles à double timbre (total pour tous les informateurs: 2158 exemples prononcés). Comme exemples, j'ai choisi essentiellement les paires minimales quand cela était possible; par ailleurs les oppositions /e/et /e/, /o/et /ce/, /o/et /o/, /a/et /a/ sont représentées dans toutes les positions du mot. Les tableaux des p. 174-188 montrent les exemples analysés.

Le langage utilisé dans les phrases est un langage de tous les jours quant à la syntaxe, à la grammaire, au vocabulaire et à la sémantique, pour favoriser une bonne lecture à haute voix, sans hésitation. Le grand nombre de phrases est choisi pour fatiguer l'informateur, c'est-à-dire pour éviter qu'il "améliore" sa langue comme il a appris à faire à l'école et qu'il soit influencé par la graphie.

3ème partie: une conversation sur la région. Ce sujet-là a été choisi parce que
tous les informateurs pouvaient en parler spontanément.

1.4 Le déroulement des interviews

Les interviews ont été enregistrées dans un lieu familier à l'informateur: soit sur
un lieu de travail soit à la maison, pour obtenir une bonne ambiance. L'interview
de chaque informateur a duré environ 30 minutes.

Le matériel d'enregistrement se composait d'un magnétophone portatif à cassette^
(UHER CR 210), placé par terre pendant le déroulement de l'interview,
pour garder aussi la bonne ambiance.

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1.5 La transcription phonétique

Les interviews ont été enregistrées sur bandes à l'aide d'un magnétophone Tandberg Cross-Field Series 3400 x. Les enregistrements de ces bandes sont analysés auditivement. D'abord, j'ai écouté et transcrit les exemples de l'opposition /e/et /e/ en syllabe accentuée libre des 12 informateurs, en les comparant avec les voyelles cardinales [e]et [e ] de Daniel Jones. Ensuite j'ai continué avec /e/et /e/ en syllabe accentuée couverte. Bref, les exemples des 4 oppositions dans toutes les positions sont comparées avec les voyelles cardinales de Daniel Jones [e]et[e],[o]et [œ],[o]et [o ], [a ]et [a ].

L'A.P.I. est utilisé comme transcription phonétique: ci-dessous, on voit la notation
avec les signes diacritiques placés dans les diagrammes de Daniel Jones.
Les diagrammes montrent une notation complète utilisée dans l'enquête:


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1. diagramme: les voyelles cardinales primaires.

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2. diagramme: les voyelles cardinales secondaires

Pour contrôler si les informateurs ont changé leur prononciation en lisant les phrases, j'ai comparé la prononciation des exemples de 4 informateurs avec les exemples équivalents de la conversation. C'étaient M-26 (Y.G.), F-59 (Mme J.), F-60 (N.8.) et M-61 (M.8.). Personne n'avait changé de prononciation.

Les règles suivantes sont utilisées dans l'enquête comme règles phonétiques de
syllabation:

1. La syllabe libre: la syllabe est terminée par une voyelle.

2. La syllabe couverte: la syllabe est terminée par une consonne (ou un groupe
de consonnes).

3. La syllabe accentuée: est la dernière syllabe d'un mot sans compter le e caduc. C'est ainsi la syllabe qui est accentuée si le mot se trouve à la fin d'un groupe rythmique. Les syllabes non-accentuées sont les syllabes précédentes du mot.

4. La chute de e caduc est obligatoire en français standard dans les cas suivants
(la chute ou la présence du e caduc n'a pas d'influence sur le timbre en
français de Saint-Rémy):
a. Avant pause
mètre [metb/ j
b. Dans la position VCsC
feuilleté [fœj te ]

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5. Dans la position avant une pause, une consonne, une semi-consonne ou un
groupe de consonnes forment une syllabe avec la voyelle précédente, par
ex.: mètre [m£.tti/]et fauteuil [fo tœj/].

6. Dans la position non-accentuée la consonne + éventuellement une semiconsonne
appartiennent à la voyelle suivante et elles forment une syllabe,
par ex.: pommiers [po m je].

7. Les consonnes suivantes [p,b,k,g,f,v]+ [l,ts]et[t,d]+[b]
constituent un groupe et forment une syllabe avec la voyelle suivante, par
ex.: neutralisé [nce tba II ze].

8. Les consonnes qui ne sont pas décrites ci-dessus se séparent ainsi: la dernière
consonne appartient à la voyelle suivante, les autres consonnes appartiennent
à la voyelle précédente, par ex.: majesté [ma xts te].

1.6 Fiches signalétiques des informateurs

Informatrice F-25 (S.G.): 25 ans, née à Avignon (Vaucluse), a passé son enfance à Saint-Rémy. Elle est allée à l'école à Saint-Rémy et à Avignon où elle a passé son baccalauréat. Elle a habité 18 mois à Martigues (Bouches-du-Rhône). Il y a 6 mois, elle s'est installée à Saint-Rémy, où elle travaille comme secrétaire.

Son mari est informateur M-26 (Y.G.).

Le père est né à Cavaillon (Vaucluse). Il est agriculteur. La mère est de Saint- Rémy. Elle est femme au foyer. Ils parlent français entre eux. Le père parle provençal avec quelques amis. L'informateur a fait un an de provençal au lycée, elle le comprend, mais ne le parle pas. Elle a appris l'anglais et l'espagnol à l'école.

Informateur M-26 (Y.G.): 26 ans, né à Beaucaire (Gard), a passé son enfance à Saint-Rémy. Il est allé à l'école à Saint-Rémy, à Rognonas (Bouches-du-Rhône) et à Toulon (Var), où il a passé son baccalauréat. Il est resté encore deux ans à Toulon, où il a terminé une formation technique. Puis il est allé à Paris, un an, dans une école de soudure. Ensuite il a travaillé 18 mois à Saint-Etienne (Loire), trois ans à Martigues (Bouches-du-Rhône). Quand il habitait à Saint-Etienne et à Martigues, il passait tous les week-ends et les vacances à Saint-Rémy. Actuellement il est agriculteur.

Il est marié avec l'informatrice F-25 (S. G.)

Les parents étaient des paysans de Saint-Rémy. Ils parlaient provençal entre
eux, mais français aux enfants. L'informateur comprend le provençal, mais il le
parle avec difficulté. Il a appris l'anglais et l'espagnol à l'école.

Informatrice F-29 (D.A.j: 29 ans, née dans un mas tout près de la ville de Saint-
Rémy. Elle est allée à l'école à Saint-Rémy, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône),

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où elle a passé son baccalauréat. Pendant deux ans, elle a fait des remplacements dans diverses écoles de la région. Elle a passé ensuite le C.A.P. Puis, elle a habité à Arles, où elle a travaillé comme institutrice. Il y a trois ans et six mois qu'elle s'est installée à Saint-Rémy, où elle travaille.

Son mari est maçon, né en Algérie, mais depuis l'âge de 14 ans, il vit en France.
Il parle mieux le français que l'arabe.

Le père est né à Châteaurenard, mais jeune, il a habité à Saint-Rémy. Il est agriculteur. La mère est de Saint-Rémy. Elle est femme au foyer. La mère ne parle que le français. Le père, français et provençal; il ne parlait que le provençal à ses parents.

L'informatrice comprend le provençal, mais elle ne le parle pas couramment.
Elle a fait un an de provençal au lycée. Elle a appris l'anglais et l'espagnol à l'école.

Informateur M-33 (R.L.): 33 ans, né à Beaucaire (Gard), a passé son enfance dans un mas à Saint-Rémy, où il habite toujours. Il est allé à l'école à Saint-Rémy, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) et à Nîmes (Gard), où il a passé son baccalauréat. A Agen (Lot-et-Garonne), il a étudié deux ans l'arboriculture fruitière. Puis il a fait un an de service militaire en Allemagne. Actuellement, il est paysanfruitier.

Sa femme est née à Paris. Avant le mariage, elle était secrétaire. Maintenant
elle est femme au foyer.

Le père est saint-rémois. Il était d'abord berger et puis paysan-fruitier. Il parle français et provençal. La mère est de Beaucaire. Elle est femme au foyer. Elle ne parle que le français. L'informateur comprend très bien le provençal, mais il le parle avec difficulté. Il a appris l'anglais et l'allemand à l'école.

Informateur M-42 (J.P.GJ: 42 ans, né dans un mas, à 3 km au nord de la ville de
Saint-Rémy, où il habite toujours. Il a été à l'école primaire. Il est paysan. Il n'a
quitté la région que pour faire un an de service militaire en Algérie.

Sa femme est saint-rémoise. Elle travaille dans une boutique en ville. Elle parle
français avec son mari.

Les parents étaient des paysans de Saint-Rémy. Ils ont appris à l'informateur
le français et le provençal.

L'informateur ne parle pas de langues étrangères

Informatrice F-45 (M.B.j: 45 ans, née dans la ville même de Saint-Rémy, où elle habite toujours. Elle n'a jamais quitté la région. Après l'école primaire, elle a travaillé 15 ans comme coiffeuse. Au moment de l'enquête, elle travaillait à la cantine d'une école.

Son mari est maçon à Saint-Rémy. Il parle français et provençal.

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Les parents sont saint-rémois aussi. Le père était cordonnier. La mère travaillait au foyer. Les parents parlent provençal entre eux, mais français aux enfants. L'informatrice comprend et parle provençal, mais elle le lit avec difficulté. Elle parle français avec son mari, bien qu'ils sachent parler provençal tous les deux. Elle ne parle pas de langues étrangères.

Informatrice F-54 (P.TJ: 54 ans, née dans un mas, à Saint-Rémy. Après l'école
primaire, elle a travaillé aux champs. Elle n'a jamais quitté la région. Elle est
femme au foyer.

Son mari est agriculteur à Saint-Rémy. Il parle provençal et français.

Le père était d'Aveyon, la mère était d'Ain. Ils ne parlaient que le français.

L'informatrice comprend un peu le provençal. Elle ne parle pas de langues
étrangères.

Informateur M-57 (L.F.): 57 ans, né dans un mas à 2 km de la ville de Saint-Rémy,
où il habite toujours. Il est agriculteur. Il a été à l'école primaire. Il n'a jamais
quitté la région, sauf pendant un an, pour faire son service militaire en Algérie.

Sa femme est aussi saint-rémoise. Elle travaille dans une boutique en ville.

Les parents étaient agriculteurs à Saint-Rémy. Ils parlaient provençal entre
eux, mais français aux enfants. L'informateur comprend et parle le provençal. Il
ne parle pas de langues étrangères.

Informatrice F-59 (Mme J.)\ 59 ans, née dans un mas, dans la région de Saint-
Rémy. Elle n'a jamais quitté la région. Elle habite aujourd'hui dans la ville. Après
l'école primaire, elle a travaillé aux champs.

Elle est veuve d'un agriculteur saint-rémois, qu'elle a aidé aux champs. Au
moment de l'enquête, elle travaillait comme guide de musée.

Les parents étaient des agriculteurs de Saint-Rémy. Ils parlaient provençal entre eux, mais français aux enfants. L'informatrice a appris à parler provençal, en travaillant aux champs. Elle parlait provençal avec son mari et elle a toujours des amis avec qui elle parle provençal. Elle ne parle pas de langues étrangères.

Informatrice F-60 (N.8.): 60 ans, née dans un mas qui se trouve à 3 km à l'ouest de la ville de Saint-Rémy. Aujourd'hui, elle habite dans un mas à 2 km à l'est de la ville. Elle n'a jamais quitté la région. Elle est femme au foyer. Après l'école primaire, elle a travaillé aux champs.

Son mari est viticulteur et apiculteur à Saint-Rémy. L'informatrice parle français
avec son mari, bien qu'ils sachent parler provençal tous les deux.

Les parents étaient agriculteurs à Saint-Rémy. Ils parlaient français à l'informatrice
quand elle était toute petite, mais provençal quand elle était jeune fille.
L'informatrice ne parle pas de langues étrangères.

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Informatrice F-61 (CF.): 61 ans, née dans un mas, à Saint-Rémy, où elle habite
toujours. Elle n'a jamais quitté la région. Après l'école primaire, elle a travaillé
comme couturière. Après son mariage, elle est devenue femme au foyer.

Son mari est né en Espagne, mais depuis l'âge de 18 mois, il vit à Saint-Rémy.
Il est agriculteur. Il parle français et il comprend l'espagnol et le provençal.

Les parents étaient agriculteurs à Saint-Rémy. Ils parlaient provençal entre
eux, mais français aux enfants. Jeune fille, l'informatrice a appris le provençal.
Elle ne parle pas de langues étrangères.

Informateur M-61 (M.8.): 61 ans, né à Saint-Rémy. Il a été à l'école primaire à Saint-Rémy et au collège d'enseignement secondaire à Arles (Bouches-du-Rhône). Il a été secrétaire de mairie à Saint-Rémy. Au moment de l'enquête, il était retraité. Il était resté prisonnier 27 mois en Allemagne, pendant la Seconde Guerre Mondiale. A part ce séjour forcé à l'étranger, il n'a jamais quitté la région.

Sa femme est saint-rémoise. Elle a été employée de bureau. Maintenant elle
est retraitée. Elle ne sait parler que le français. L'informateur parle couramment
le provençal. Il porte un très grand intérêt à la culture provençale.

Les parents étaient de Saint-Rémy. Le père est mort quand l'informateur avait 8 mois. La mère tenait une épicerie. L'informateur parlait français et provençal à sa mère et seulement le provençal à son grand-père. L'informateur parle également italien.

2. L'enquête

2.1 L'opposition /e/ ~ / e /

2.1.1 La syllabe accentuée libre

On voit sur le tableau 1 (voir page suivante) que les 12 informateurs produisent
normalement un [e] dans la syllabe accentuée libre, sauf dans le mot est. Dans
ce mot, [e] constitue 11,8 % de tous lesesi prononcés et [e ] 13,2 %.

Les autres variantes dans mais, prêt et le suffixe -et dans fumet constituent un pourcentage très inférieur et ces variantes appartiennent seulement à 4 informateurs: M-33 (R.L.), F-29 (D.A.), F-60 (N.8.) et F-45 (M.8.) qui, une fois chacun, produisent soit un [|] (F-45 (M.8.)) soit un [e ] (M-33 (R.L.), F-29 (D.A.) et F-60 (N.8.)). Il faut considérer ces variantes comme des variantes individuelles parce que ces informateurs ont l'habitude de prononcer un [e] dans les autres mots et dans la même position.

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Tableau 1 :


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Les 12 informateurs produisent un [e] dans la désinence de l'infinitif et dans les flexions de l'imparfait et du participe passé de la première conjugaison:

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On ne peut pas expliquer pourquoi les informateurs produisent [e] , [e] ou [e ] dans est. Les trois timbres existent dans les positions toniques et atones. Il est aussi difficile de constater, s'il y a, dans le contexte, une harmonisation vocalique qui influe sur le timbre d'un mot avec le timbre d'un autre mot, parce que ce n'est pas dans toutes les phrases qu'il y a une telle tendance à l'harmonisation vocalique, sauf dans la phrase suivante: Pierre est blond mais son frère est châtain. 10 informateurs produisent un [e]après [ed] dans Pierre et frère et devant [o ] dans blond et devant la diphtongue nasale [e ' ] dans châtain.

Il y a une grande différence entre la répartition de [e]et de [e ] chez les informateurs:


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Le diagramme sous forme de colonnes montre que le groupe des informateurs moins âgés (M-26 (Y.G.), M-33 (R.L.) et M-42 (J.P.G.)) se distinguent des autres informateurs: le groupe des informateurs moins âgés produit plus de [| ]que les autres. L'informateur M-26 (Y.G.) a le plus grand nombre de [e ]. Il a 37,8 % de [e ]. Les groupes des informateurs plus âgés et des informatrices jeunes et âgées ont à peu près la même répartition de [ e] et de [e ]• Deux informatrices F-45 (M.8.) et F-61 (CF.) ne produisent même pas un [e ] dans est.

X.

Le diagramme indique que l'âge et le sexe influent sur le timbre dans est. Un
test d'homogénéité —le test de X2 (khi deux) — montre qu'il n'y a pas de rapport

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entre l'âge ou le sexe et le choix du timbre. Sur la base des informations des fiches signalétiques, on ne peut pas grouper les informateurs autrement qu'à partir de l'âge et du sexe. Alors, il faut considérer les timbres [e] et [g ] comme des variantesnon-combinatoires pour [e] danser.

2.1.2 La syllabe accentuée couverte


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Tableau 2: + fête : + e indique que l'écriture cursive e est un e caduc, voir p.249.

On voit sur le tableau 2 que les 12 informateurs produisent normalement un
[e ] dans la syllabe accentuée couverte.

Il y a très peu d'exceptions à cette réalisation: c'est seulement l'informatrice F-61 (CF.) qui, dans deux mots différents maître et faire, réalise un [e], mais une autre fois,elle produit un [e ] dans/ài're comme l'informatrice F-59 (Mme J.), qui a des réalisations de [e] et de [e ] dans/az>e.

L'informateur M-33 (R.L.) est le seul à produire un [e ] dans/e/\

Les timbres [e] et [e ]sont ainsi des variantes individuelles parce que le [e ]
est prononcé par un seul informateur et parce que le [e] est prononcé par deux
informatrices qui connaissent aussi la réalisation de [e ] dans le même mot.

2.1.3 La syllabe non-accentuée libre

Le tableau 3, voir page suivante, montre que les 12 informateurs produisent
normalement un [e] dans la syllabe non-accentuée libre.

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DIVL3952

Tableau 3:

L'informatrice F-29 (D.A.) prononce un [e] dans pêcheur, mais pas dans péché,
où elle prononce un [e] comme tous les autres informateurs.

Comme l'informatrice F-29 (D.A.) est la seule qui ait un exemple avec [e], il
faut considérer [e] dans la syllabe non-accentuée libre comme la prononciation
courante du français de Saint-Rémy-de-Provence,

Les réalisations des mots péchés, péché, pécheur et pêcheur ne montrent pas que les timbres, dans la syllabe non-accentuée, sont sous l'influence de l'harmonisation vocalique de la voyelle qui se trouve dans la syllabe accentuée, parce qu'il y a une forte tendance à prononcer un [e] dans la syllabe non-accentuée, bien que la voyelle dans la syllabe accentuée soit ouverte ou fermée.

2.1.4 La syllabe non-accentuée couverte


DIVL3968

Tableau 4:

Side 178

Le tableau 4 montre qu'il y a tendance à avoir un [e] dans la syllabe non-accentuée
couverte, mais les réalisations [e]et [e ] ne sont pas exclues dans cette position.

La raison pour laquelle il y a tendance à prononcer un [e ] dans pelletière se trouve peut-être dans le fait que le timbre [e ] est encadré par deux voyelles ouvertes [a+ ] dans la et [e ] dans -tière, dans la phrase suivante La pelletière paye un franela livre.

i

Les 12 informateurs sont d'accord sur la prononciation [g] dans majesté, [e] n'indique pas la prononciation précise, mais il indique qu'il ressemble au e caduc où il est prononcé par les 12 informateurs. En outre, M-42 (J.P.G.) réalise un [e] dans élever et M-26 (Y.G.) aun[s] dans pelletée. Comme ces deux informateurs sont les seuls à prononcer un [e] dans ces mots, la raison peut en être une faute de lecture à haute voix, mais, par contre, il est possible que [3 ] soit normal dans cette position du français parlé à Saint-Rémy, parce que tous les informateurs prononcent un [9] dans majesté.

2.2 L'opposition /ø/ ~ /œ/

2.2.1 La syllabe accentuée libre


DIVL3981

Tableau 5 :

Le tableau ci-dessus montre que les 12 informateurs prononcent soit un [0 ] soit un [0 ] dans la syllabe accentuée libre. Comme on ne peut pas expliquer pourquoi les informateurs ont choisi le timbre qu'ils ont, il faut supposer que [0 ] est une variante non-combinatoire de \_& J. [0 ] est prononcé moins souvent, en fait 35,7 %, [0 ] constitue 64,3 %de toutes les occurrences prononcées.

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2.2.2 La syllabe accentuée couverte


DIVL4003

Tableau 6

On voit d'après le tableau 6 que les 12 informateurs produisent normalement
un [ce ] dans la syllabe accentuée couverte.

Il n'y a qu'un seul informateur M-57 (L.F.) qui réalise un [0] dans/ewne et [ce ] dans jeune. Les autres informateurs prononcent un [ce ] dans les deux mots, sauf l'informatrice F-59 (Mme J.) qui a un [œ] dans jeûne et jeune. Tous les informateurs produisent un [œ] dans veule et veulent.

X

Dans neutres les informatrices F-59 (Mme J.) et F-45 (M.8.) prononcent un [ce]. Les autres ont un [œ] dans le même mot. Dans veuf l'informatrice F-61 (CF.) réalise un [œ] et dans veuve l'informateur M-57 (L.F.) prononce un [ce]. Tous les autres informateurs produisent un [œ ] dans les mêmes mots. Dans/awteuil et neuve tous les 12 réalisent un [œ ].

Les informatrices F-59 (Mme J.) et F-45 (M.8.) produisent un [œ]dans
pécheur; sinon les deux informatrices et les autres informateurs réalisent un

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[ce ] dans la position [_œts# ]¦ On ne peut pas expliquer par la phonologie, la phonétique ou la sémantique pourquoi quelques informateurs préfèrent prononcerun [ce]. Ce [œ] constituant seulement 4,7 % des exemples prononcés, il faut le considérer comme une variante non-combinatoire pour [ce ].

Par contre, il faut considérer [ce ] dans la position [_ oez # ] dans honteuse et malheureuse comme une variante combinatoire, parce qu'il y a une petite tendance à prononcer un [ce] (58,3 % de tous les exemples prononcés). Dans les autres occurrences il y a [ce ] dans la position [_ ce z# J.

L'informatrice F-60 (N.8.) prononce [y] dans club, mais la plupart des autres
informateurs prononcent [ce]. Deux informateurs M-61 (M.8.) et F-54 (P.T.)
produisent [œ]dans cette occurrence. La raison pour laquelle l'informatrice
F-60 (N.8.) a [y] dans club peut être qu'elle n'a pas reconnu le mot dans la
nhrasp
t — •

2.2.3 La syllabe non-accentuée libre


DIVL4019

Tableau 7

Le tableau 7 ci-dessus montre qu'il y a quatre timbres dans la syllabe non-accentuée
libre.

Le choix du timbre peut avoir trait à l'harmonisation vocalique et/ou à l'analogie avec le timbre d'une autre forme du même mot où la voyelle se trouve dans la position accentuée. Ci-dessous, il y a deux tableaux sur l'harmonisation vocalique et l'analogie. SA est une abréviation de la syllabe accentuée et SNA est une abréviation de la syllabe non-accentuée.

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Tableau 7 a:

neutralisé est situé dans le tableau 7 a sur l'harmonisation vocalique parce qu'il se peut que le [0/0 ] dans la SNA soit influencé par le timbre fermé [e] dans la SA, bien que les timbres de la SNA et de SA ne soient pas dans des syllabes qui se suivent directement, (il n'est pas question de l'analogie avec neutres, voir tableau 7b). Malheureusement il n'y a pas d'autres exemples équivalents sur ce phénomène.


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Tableau 7b: (0): l'informateur M-57 (L.F.) est le seul à avoir [0 ] dans jeûne.

Le tableau 7a montre qu'il y a une tendance à l'harmonisation vocalique du
français de Saint-Rémy, mais il n'y a pas de tendance à l'analogie.

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2.2.4 La syllabe non-accentuée couverte


DIVL4041

Tableau 8

Le tableau 8 sur la syllabe non-accentuée couverte montre qu'il y a tendance à produire un [ce ] dans cette position. Par rapport à [ce ], il y a très peu d'exemples avec [ce ]. Ils constituent 20 % de tous les exemples prononcés et ils sont prononcés par trois informateurs: M-57 (L.F.), F-45 (M.8.) et F-25 (S.G.). L'informatrice F-59 (Mme J.) est la seule à produire un [0 ] dans feuilleté.

Ainsi y a-t-il tendance à avoir [ce ] dans la position [_cets # ] et dans la
position [_cej #].

Dans la syllabe non-accentuée couverte le timbre est influencé par l'analogie
avec une autre forme du même mot où la voyelle se trouve dans la syllabe accentuée.
Voir tableau 8 a.


DIVL4044

Tableau 8a: (œ): L'informatrice F-25 (S.G.) est la seule à prononcer [œ ] dans heurtait.

Comme il n'y a pas d'exemples avec les formes des mêmes mots où la voyelle
se trouve dans une syllabe accentuée, les timbres de ces formes sont donc reconstruitssur

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truitssurla base d'autres mots qui se ressemblent. Ces mots sont les suivants:
bleu -> lieu, la tendance est [0 ] ou [0 ] dans bleu p. 258. fauteuil -? feuille, cœur
~> meurt. Dans fauteuil et cœur p. 259 il y a soit [ce ] soit [ce ].

2.3 L'opposition /o/~ /o/

2.3.1 La syllabe accentuée libre


DIVL4057

Tableau 9

Le tableau 9 montre que dans la syllabe accentuée libre il y a une forte tendance chez tous les informateurs à produire un [o]. L'informatrice F-25 (S.G.) prononce la voyelle nasale [o ] dans mots et maux. Cette prononciation doit être un défaut de prononciation.

2.3.2 La syllabe accentuée couverte

On voit par le tableau 10 (voir page suivante) qu'il y a [o] dans la position:
[.os #] et [_oz# ]. (Il ya tout de même [ce ] ou [œ ] dans la même position:
[ _œ ou œz#], voir p. 260).

J.

Le spectre est large pour les timbres ouverts de[ojet[ojà[o+].

Normalement il y a [0+ ] dans la position: [ „ o + B#j.(llya[e] et [œ ]
dans cette position, voir p. 256 et p. 260).

Side 184

DIVL4077

Tableau 10:

Tous les informateurs produisent un [o ] dans gauche. Dans saule la prononciation [o ] constitue 66,7 % des occurrences, sinon le mot est prononcé avec [o ], qui est le timbre le plus fréquent, pour les autres exemples, dans la syllabe accentuée

Le [o++ ] dans sole réalisé par F-45 (M.8.), le [3+ ] dans sole réalisé par
M-57 (L.F.) et le [3+ ] dans saur réalisé par M-42(J.P.G.) sont tous des variantes
non-combinatoires. Les !~o++l et [o+] sont des variantes non-combinatoires
pour [o] , [o+ ] est une variante non-combinatoire pour [3+ ], parce que [o]
1t JL " TT
et L.3+J sont les timbres les plus utilisés dans sole et saur.

2.3.3 La syllabe non-accentuée libre

Le tableau 11 (voir page suivante) montre qu'il ya une forte tendance à réaliser
un [o] dans la syllabe non-accentuée libre. Le [o] constitue 76,2 7c de toutes
les occurrences. La prononciation [o] en constitue 16,7 %.

Side 185

DIVL4091

Tableau 11 :

II y a harmonisation vocalique dans tous les exemples: il y a une variante de timbre fermé dans SNA suivie d'une voyelle fermée dans SA. Mais il faut considérer la tendance à l'harmonisation vocalique avec réserve, parce qu'il n'y a pas d'exemple avec une voyelle ouverte dans SA qui puisse déboucher sur une variante d'un timbre ouvert dans SNA.

Il n'y a pas présence d'analogie, parce qu'il y a tendance à prononcer une variante
de timbre ouvert dans paume et pomme et tendance à réaliser une variante
de timbre fermé dans paumier et pommiers.

2.3.4 La syllabe non-accentuée couverte


DIVL4105

Tableau 12:

Side 186

On voit sur le tableau 12 ci-dessus qu'il y a normalement [o+ ] dans la position:
[ o+b #]¦ (C'est la même prononciation qu'on a devant /r/ dans la
syllabe accentuée couverte p. 263).

Devant la dentale /s/ il y a une variante d'un timbre fermé [o] ou [o] dans
hostie, austère et auspices, néanmoins il y a tendance à produire [o ] dans hostile.
(Dans la syllabe accentuée couverte il y a un [o] devant /s/ p. 263).

Dans les mots soldat/soldats il y a tendance à réaliser un timbre ouvert [o ].

2.4 L'opposition /a/ ~ /a/

2.4.1 La syllabe accentuée libre


DIVL4120

Tableau 13:

Le tableau ci-dessus montre qu'il y a une forte tendance à prononcer [a+ ] dans
la syllabe accentuée libre.

Les prononciations [a+ + ] et [a+] sont aussi réalisées dans cette position, mais à raison de 2,1 %. Ce sont M-26 (Y.G.), M-33 (R.L.) et M-42 (J.P.G.) qui prononcent [a+ +] dans ras et trois.Les informatrices F-54 (P.T.) et F-59 (Mme J.) produisent [a+ ] dans bas, bat et tas.

Side 187

2.4.2 La syllabe accentuée couverte


DIVL4138

Tableau 14:

On voit d'après le tableau 14 qu'il y a tendance à produire [a+ ] dans la syllabe
accentuée couverte. Mais c'est normalement [a+ ] qui se trouve dans la position:


DIVL4130

-U.
traces est prononcé soit avec un
t ¦ , ¦ r _ ~\


DIVL4134

La prononciation [a+ ] constitue 25 % des occurrences prononcées de pâte,
ce sont F-61 (CF.), M-33 (R.L.)et M-42 (J.P.G.) qui produisent ce timbre dans
pâte. Par contre, tous les informateurs réalisent [a+ ] dans mâle.

2.4.3 La syllabe non-accentuée libre


DIVL4148

Tableau 15:

Side 188

Le tableau 15 montre que [a+ ] est le timbre le plus prononcé dans la syllabe non-accentuée libre, sauf dans bâton où [a+ ] constitue 83,3 % des occurrences. Dans château [a+ ] constitue 90,9 %. Alors, la graphie â n'a pas d'influence sur le timbre prononcé.

2.4.4 La syllabe non-accentuée couverte


DIVL4158

Tableau 16:

On trouve [a+ ] et [a+ ] dans la syllabe non-accentuée couverte. Il y a tendance
à produire [a+ ] dans la position [a+b C _jt] dans tartines et [a+ ] dans
pascal, par analogie avec Pâques.

2.5 Un test d'homogénéité

Un test d'homogénéité -le test de X2 - sur les résultats de l'analyse auditive montre que les matériaux sont homogènes. Donc, les informateurs sont phonétiquement homogènes et ainsi représentatifs des habitants de Saint-Rémy-de-Provence.

3. Conclusion

Malheureusement, il n'est pas possible de comparer les résultats de l'enquête avec d'autres enquêtes faites sur le français méridional, soit parce que l'on a utilisé une transcription phonétique personnelle, comme Auguste Brun dans Le français de Marseille (1931), soit parce que l'on a transcrit la prononciation sans noter les signes diacritiques, comme B. Rochet dans "The Mid-Vowels in Bordeaux Frenen" (1980).

Sur la page suivante, on voit un tableau synoptique des voyelles à double timbre, dans toutes les positions du français parlé par un groupe phonétiquement homogène d'informateurs de Saint-Rémy-de-Provence. De plus, le groupe est représentatif des habitants de la région. Les timbres, qui sont caractérisés sur les pages précédentes comme des variantes individuelles, sont tous supprimés dans le tableau synoptique.

Side 189

Tableau synoptique des voyelles à double timbre dans toutes les positions du
français parlé à Saint-Rémy-de-Provence:


DIVL4193

(iHVI : harmonisation vocalique.) ((^) : analogie.)

Dans la syllabe accentuée libre, il y a tendance à produire des timbres fermés
comme [e, 0, 0, o] et le timbre ouvert [a+ ] au lieu du timbre fermé [q+ ].

Dans la syllabe accentuée couverte, il y a des timbres ouverts [e , ce, œ ], aussi dans la position [__z#],ilya[o,o] et [o+ ] dans la position [_ _ b #], mais il y a [o] dans les positions [ s #] et [ z# ]. Dans la syllabe accentuée couverte il y a [a+ ],mais [a+ ] dans pâte et [a+ ] dans la position [--bC#].

Dans la syllabe non-accentuée libre, ilya[e],[o,o,œ,œ] et [o,o]. En ce
qui concerne [0, 0, œ, œ1 et [o,o], il ya harmonisation vocalique. Normalementil

Side 190

mentily a [a+ ] dans la syllabe non-accentuée libre, sauf dans bâton, où il y a
[a+].

u. Dans la syllabe non-accentuée couverte, ilya[e,e,e]et[a] dans majesté. Il ya [o, ce, œ]à cause de l'analogie et [ce ] dans les positions [ ts #] et [_ _j __ #]. Il ya [o, o, o,o+]¦ Devant /s/ il ya [o] et [o]. Il ya [o+] dans la position [ b #]. Il ya normalement [a+ ], mais [a+ ] dans la position [__b C__#],ilya l'analogie aussi.

Il est à remarquer qu'il ya pour les oppositions /&/ et /ce/, /o/ et /o /,
/a/ et /a/ beaucoup de variantes de timbre, surtout dans la syllabe accentuée
couverte.

Anne Hilt

Cupênhague

Résumé

Le présent article est une analyse auditive sur les voyelles à double timbre du français parlé à Saint-Rémy-de-Provence. L'enquête est basée sur les interviews de 12 informateurs âgés de 25 à 61 ans et de couches sociales représentatives de la région. Un test d'homogénéité sur les résultats de l'analyse auditive montre que les matériaux sont homogènes. Donc, les informateurs sont phonétiquement homogènes et ainsi représentatifs du français parlé de Saint- Rémy-de-Provence.



Note

*Cet article est un résumé des résultats de ma maîtrise: "En auditiv beskrivelse af timbrevokalerne i fransk tait i Saint-Rémy-de-Provence", novembre 1984, Institut d'Études Romanes de l'Université de Copenhague, non publié. Avant tout, j'aimerais remercier Karen Landschultz, professeur à l'lnstitut d'Études Romanes de l'Université de Copenhague et M. et Mme Galerón, Saint-Rémy-de-Provence de m'avoir incitée à faire cette enquête.

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