Revue Romane, Bind 15 (1980) 2

Bòrje Schlyter: Franska facktermer, Lund, Dialog, 1979. 169 p.

Gunhild Dyrberg

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Voilà un petit livre très utile qui comprend une grande quantité de termes français et leurs équivalents en suédois. Comme l'indique le titre, il s'agit d'expressions appartenant aux langues de spécialité, c'est-à-dire surtout de mots composés qu'on ne trouve pas facilement dans les dictionnaires.

Cet ouvrage comporte quatre parties: la vie politique, la vie économique, la vie sociale et l'information. Il ne s'adresse pas aux spécialistes, mais aux étudiants et aux enseignants de français, et il est le résultat de travaux entrepris en vue d'améliorer les instruments de travail des étudiants, surtout dans le domaine de l'étude de textes non littéraires et de la civilisation.

Dans la préface (p. 6) l'auteur souligne que ce sont les besoins pratiques qui ont con-

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ditionné le choix des termes. Ce choix n'est d'ailleurs pas définitif, étant donné que Bòrje
Schlyter annonce qu'il a l'intention de compléter l'ouvrage en y ajoutant d'autres
domaines, comme par exemple la médecine.

L'auteur ne se borne pas toujours à indiquer le terme français et l'équivalent suédois, il ajoute quelquefois des définitions, des explications ou des commentaires, par exemple en ce qui concerne les institutions européennes (p. 45), procédé parfaitement motivé par le caractère des réalités évoquées.

Les quatre parties principales du livre sont subdivisées en domaines, et Bòrje Schlyter
essaie de classer les termes traités par ordre systématique, mais il ne s'agit pas d'un
véritable classement en systèmes de notions.

Dans la première partie, qui traite de la vit politique, on trouve - en dehors des subdivisions les institutions, l'administration centrale, etc. - un chapitre sur les finances publiques comprenant le budget, lefisc et les impôts de l'Etat. Par contre, le P.N.B. et le Plan sont placés dans la deuxième partie consacrée à la vie économique

En feuilletant cet ouvrage, on relève quelques détails qui ne sont pas tout à fait exacts.

Les lecteurs danois doivent de toute façon faire attention en regardant la traduction de
l'expression le produit national brut (p. 63), qui n'est pas, comme on pourrait le croire,
bruttonationalprodukt, mais brutlonationalindkomst.

Le mot plafond est rendu par pristak (p. 69), mais cette solution n'est évidemment pas toujours la bonne. Il peut être question de toutes sortes de tak, pris au sens de limite supérieure, cf. Bernard, Colli, Lewandowski: Dictionnaire économique et financier, 2e éd. (Seuil, Paris 1978) p. 915. Bòrje Schlyter ne mentionne d'ailleurs pas cet excellent ouvrage dans la bibliographie sommaire (p. 8).

La définition de l'expression le crédit de campagne (p. 72) (avance faite aux entreprises pour un achat de matières premières agricoles) ainsi que la traduction suédoise (fòrskott till fòretag fòr inkòp av jordbruksrâvaror) ne sont pas correctes. Cette formule de crédit peut en effet être accordée non seulement dans l'agriculture, mais aussi dans l'industrie et le commerce (cf. Dictionnaire économique et financier, p. 438).

Une mise à jour du chapitre sur les institutions européennes (p. 45) serait souhaitable, étant donné qu'il est encore question des expressions les Sept et les Six. Ce n'est que dans une note placée en bas de la page 46 que l'on apprend que depuis 1973 le Danemark fait partie de la C.E.E.

Quand il y a plusieurs termes synonymes correspondant à la même notion, il vaudrait mieux regrouper ces termes. Bòrje Schlyter réunit les biens de production et les biens capitaux (p. 63), mais il ne cite que plus bas à la même page les expressions suivantes, qui sont normalement des termes synonymes des premiers, les biens d'équipement et le capital technique.

La subdivision des biens de production en durables et non durables (p. 63) correspond
donc à la subdivision du capital technique en capitaux fixes et capitaux circulants (en bas
de la page 63), qui sont en effet les expressions qu'on utilise le plus souvent.

L'auteur aurait intérêt à présenter tous ces termes suivant un ordre plus systématique en vue de rendre claires les relations existant entre les différentes notions. D'une façon générale on peut dire qu'un tel ouvrage tirerait profit d'une grande partie des principes dont se sert la science de la terminologie, comme par exemple le classement en systèmes de notions, l'indication de définitions et de termes synonymes.

On peut regretter que le livre de Bòrje Schlyter ne comprenne qu'un index alphabétique
suédois, vu que la consultation de la table des matières ne permet pas toujours de repérer

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les expressions françaises, par exemple celles mentionnées sous la rubrique: termes divers (p. 68). Là on trouve un mot comme Yindexation (p. 69), qu'il serait plus naturel de placer sous la rubrique: les salaires (p. 111), où l'on trouve également l'échelle mobile. Et qui aurait pu deviner que le mot crédibilité (p. 57) se trouve classé sous la rubrique: la stratégie militaire?

Je tiens à souligner que, malgré les quelques commentaires critiques que j'ai faits,
l'ouvrage de Bòrje Schlyter est un instrument de travail utile, instructif et maniable.

Copenhague