Revue Romane, Bind 13 (1978) 1

Robert Wood Sayre : Solitude in society: a sociological study in French literature. Columbia University 1973. 482 p. (dactyl.).

Carl-Erik Andersen

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A la recherche de textes traitant du thème de la solitude dans la littérature du XVIIe siècle, nous avons eu le bonheur de prendre connaissance de cette intéressante étude, malheureusement inédite mais qui mérite l'attention d'un plus vaste public. Dans les observations que nous avons faites sur cet ouvrage, nous nous sommes concentré sur les problèmes méthodologiques ainsi que sur les résultats obtenus par l'auteur dans ses analyses de la littérature du XVIIe siècle français.

Sayre fonde ses analyses sur les théories marxistes de l'aliénation et de la réification. Voyant dans l'aliénation un aspect de la crise fondamentale du capitalisme, il tente de montrer la convergence entre l'évolution des principes capitalistes, depuis l'Antiquité, le Moyen Age jusqu'à nos jours, et le phénomène de la solitude, étroitement lié au problème de l'aliénation.

Sayre critique plusieurs études sur le phénomène de l'aliénation et s'attaque surtout à deux écoles: la socio-psychologie et l'existentialisme. Il accuse les représentants de celle-là - entre autres David Riesman (The Lonely Crowd) - de vouloir imposer à la société des jugements de valeur, et il leur reproche d'insinuer que la solution des graves

problèmes dans les rapports entre l'individu et l'État est possible sans apporter de changement fondamental à la société actuelle.

Quant à l'analyse existentialiste, Sayre lui fait grief d'être ahistorique, atemporelle. Elle présente la solitude comme le fléau inévitable de l'homme, le malheur de la condition humaine, ou bien, si elle est chrétienne, elle prétend que l'imploration de la grâce divine est l'unique moyen de sortir du gouffre de la solitude. Avant tout, Sayre vise ce qui pour lui se présente comme une contradiction éclatante des thèses existentialistes: "The existentialist viewpoint often also includes thè idea that in modem, secularized, mass society thè sensé of estrangement is more acute, that men are more deeply aware of their fate; yet the catégories and the analysis remain basically atemporal" (p. 4).

Un parcours rapide des idées sur l'aliénation permet de mettre en relief la position de Sayre à cet égard, qui distingue trois points de vue majeurs concernant les rapports individu/société. Il y a les thèses qui prennent leur point de départ dans la société actuelle et qui, sans changer de façon définitive les structures de celle-ci, cherchent à résoudre les problèmes d'adaptation de l'individu. Puis il y a les thèses qui, axées sur l'individu, s'appliquent à lui procurer les moyens de modifier l'univers selon ses besoins. Manifestation intellectuelle plutôt que lutte historique, l'attitude existentialiste se range, selon nous, dans ce deuxième groupe. Enfin, il faut distinguer une thèse, dialectique, qui suppose l'existence de tensions permanentes entre les exigences individuelles et les impératifs de la société. Voilà, en gros, l'attitude de Sayre, et c'est en partant de ce point de vue que l'on peut se proposer de décrire l'évolution parallèle d'un ordre social donné (ici, le système capitaliste) et d'une certaine vision du monde (l'aliénation): "Whatis needed ...

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is a theory which relates aliénation and isolation, understood in their fullest human sensé rather thaninthe stunted terms of behaviorist and empiricist social science, to a rigorous analysis of society in history : a theory capable of explaining the root nature and génesis of aliénation and solitude. Such a theory exists in the Marxist conception of aliénation" (p. 5.).

A ce propos, il est important de souligner que Sayre rattache les problèmes de la solitude à ceux de l'aliénation. Nous essayerons, plus loin, de tirer les conséquences de ce fait. Dans la société capitaliste, l'homme se trouve donc aliéné par rapport à lui-même comme par rapport aux autres. Selon la pensée marxiste, l'homme reste un être fondamentalement social, et chaque existence humaine contient de nombreuses virtualités non réalisées, des forces cachées qui, plutôt que d'être inégalement distribuées à chaque individu, se retrouvent au niveau du groupe, formant ce que Sayre appelle le 'species-being' del'homme. Ainsi,l'homme se voit conditionné aussi bien par sa nature sociale, qui est la sienne propre, que par les réalités matérielles qui l'entourent. Il faut souligner que, pour Sayre, la société reste totalement déterminée par les structures économiques dominantes. La production, la communauté groupée autour du travail, représente ainsi le champ d'activité où l'homme cherche d'abord à se réaliser.

Sayre cherche à démontrer que les possibilités latentes contenues dans le 'species-being' de l'homme et une évaluation idéologique de sa situation sociale et historique s'unissent dans la littérature: "Literature incarnates both the protest of men frustrated in their aspiration toward the ideal realization of themselves, and their ideological adaptation within the présent framework" (p. 17-18).

La littérature exprime à la fois la pro-

testation et l'adaptation de l'homme à l'égard du contexte social. La littérature présenterait les couples protestation/adaptation, idéal/idéologie, concentrés autour des aspects importants de la réalité socioéconomique, et Sayre tente dans ses analyses de dégager la partie de la littérature qui traite de cet aspect particulier de l'aliénation: la solitude; "solitude as a perspective on aliénation central in literature: aliénation in human relations" (p. 18).

La première partie de l'étude comporte trois chapitres, suivant de près une évolution tripartite du système capitaliste: le Moyen Age, l'ancien régime et les XIXe et XXe siècles. La deuxième partie consiste en une étude approfondie de cinq romans composés entre 1900 et 1960.

Il importe de relever certains problèmes relatifs à la méthode de l'auteur; Sayre cherche - nous l'avons déjà constaté - à lier, en se fondant sur Marx, le phénomène de la solitude à ceux de la réification et de l'aliénation. Au fond, ceci reste un postulat à travers toute l'étude. A aucun moment Sayre ne réussit à définir, de façon exacte, le problème de la solitude; de même, il ne sait se référer à aucune thèse qui définisse explicitement la solitude par rapport à l'aliénation, il s'en faut de beaucoup. Sayre se contente de citer un passage de Marx portant sur l'argent en tant que "universal agent of séparation". Interprétée comme "aliénation in human relations", la solitude revêt une dimension interpersonnelle; or, plus loin, elle sera insérée dans un contexte métaphysique "the death of God and conséquent solitude of man in an indiffèrent and absurd universe" (p. 102). Ainsi, le problème de définition ne sera pas résolu.

A notre avis, le phénomène de la solitude
comprend une telle multitude de
significations et de nuances que seule une

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définition préalable exacte permettrait d'en faire un instrument de recherche. Sayre a choisi de considérer une solitude faisant partie de l'aliénation; or, il ne précise nulle part de quelle aliénation il s'agit. On en compte au moins trois chez Marx: l'aliénation religieuse, politique, économique. Il faut supposer que Sayre se réfère à cette dernière, laquelle, chez Marx, est d'une importance prépondérante. «In the Marxist perspective this social-historical situation is always in the final analysis economie» (p. 16). Aussi faut-il s'attendre à une explication exclusivement socio-historique de la solitude. Nous y reviendrons plus loin.

Conformément à la thèse marxiste traditionnelle, Sayre affirme que le travail représente la situation la plus authentique de l'homme: "Man expresses himself through his labor" (p. 8). On pourrait mettre en doute le bien-fondé d'une méthode qui applique ce point de vue de base à la littérature du XVIIe siècle. "The period from the Renaissance to the French révolution corresponds in France to the early development of the capitalist mode of expression" (p. 69).

Introduisant ainsi l'analyse de l'ancien régime, Sayre explique, par la suite, comment de profonds changements sociaux, vers la fin du XVIe siècle (la crise économique de l'ancienne noblesse, la naissance d'une noblesse de cour, l'acquisition des terres par une bourgeoisie ascendante, etc.), contribuent à modifier de façon significative les conceptions de la propriété. Le château et la terre ne constituent plus le centre des activités économiques désormais engagées dans la ville, ainsi qu'une grande partie de la noblesse. Les maisons de campagne, dépossédées de leur fonction de carrefour social, seront la demeure des contemplations et de l'imaginaire.

Sayre insiste sur le fait que l'ancien

régime, époque transitoire entre le monde féodal aristocratique et la société bourgeoise des XIXe et XXe siècles, donne naissance à une vision du monde partagée aussi bien par la noblesse que par la bourgeoisie, toutes les deux également engagées dans le fonctionnement et la prospérité de la royauté, et toutes les deux étant dans une grande mesure propriétaires. Le lent glissement du pouvoir, d'une classe à une autre, sera suivi d'une dispersion parallèle de l'idéal de la retraite champêtre, partagée désormais par l'ancien hobereau et le marchand enrichi.

Il est important de souligner que Sayre considère le manoir comme la source de la littérature sur la solitude, tout en tenant compte du double rôle de ce manoir: centre socio-économique d'une classe supérieure en pleine crise, et refuge pour ceux qui désirent s'éloigner des villes. Ceci implique, entre autres choses, une attitude radicale, de la part de l'auteur, vis-à-vis de la littérature pastorale de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. A propos d'un passage cité, tiré de "Saulsaye: Eglogue de la vie solitaire" de Scève, décrivant les félicités de la vie bucolique, Sayre constate que "The shepherd is only a literary équivalent of the seigneur hère" (p. 80).

Il y a une cohérence très nette entre l'interprétation des bergeries comme transposition littéraire de la vie champêtre des seigneurs (nobles ou bourgeois) et l'aspect fondamental de la vision de l'homme chez Sayre: "Man expresses himself through his labor".

Sayre admet bien que l'ancien régime ne représente, en quelque sorte, que l'adolescence du système capitaliste et que, de ce fait, l'aliénation économique qui en découle n'a pas encore atteint son niveau suprême, mais son point de vue essentiel est plutôt celui-ci: le phénomène de la solitude est lié de façon définitive au

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mécanisme aliénant de l'industrialisme naissant et à la nouvelle vision de l'homme qui en découle. Dans cette perspective, le travail et la production sont d'une importance primordiale; or, ce sont là des éléments qui s'insèrent particulièrement mal dans une analyse de la littérature de cette époque. Les thèmes bucoliques, et la littérature pastorale en général, ne s'occupent que fort peu de cet aspect de l'existence humaine, qui, ici, reste essentiellement improductive, l'attitude généralement prise dans ce genre de textes étant même diamétralement opposée à l'idéal d'une accumulation des richesses. Les biens de la nature suffisent pour satisfaire les besoins immédiats de l'homme. Sayre cite lui-même le passage suivant, tiré de "Saulsaye":

Les cailloux ronds lui donnent feu trisé,
Les fleuves vin avec la main puisé,
La terre pain, Arbres fruit, Chievres
laict.
De quelque tronche, ou lieu, peult estre,
laid
Luy sort le miel très net, et copieux,
A savourer doux et délicieux. (1.637)
(p. 80).

A un certain moment, la littérature pastorale se fige en un cliché littéraire - au fond, elle l'a toujours fait, se concentrant sur un mode de vie profondément irréel; les bergeries se voient vite assujetties à certains cadres fixes, à un déroulement réglé, où reviennent sans cesse les thèmes du bonheur et de l'amour, unique passe-temps du berger. M. Rousset aborde ce problème dans sa Littérature de Vâge baroque en France: "La pastorale proclame que, dans la nature, le bonheur existe pour les cœurs purs. Cette nature n'est pas la nôtre. Il ne s'agit pas de campagnes réelles mais d'un rêve de citadins et de lettrés, d'un art qui d'emblée s'installe dans la fiction. ... La pastorale,

le goût de la nature: rien de plus traditionnel; rien de plus conventionnel que cet appel à fuir les conventions" (p. 33). Cliché qui vit encore vers la fin du siècle; ainsi chez Mme Déshouillères, en 1688:

Dans un bois sombre, solitaire,
Et qui n'est fréquenté que des tendres
Amans,
Iris cette aimable Bergère,
Parloit ainsi de ses tourmens:
Tirsis a donc brizé ses chaînes?
C'en est fait, juste Ciel, je ne le verray
plus;
Mais cachons à l'ingrat la cause de mes
peines,
Et que de ces bois seuls mes soupirs
soient connus.

Une autre nuance du même thème, effleurée dans le passage de 'Saulsaye', quitte le cas spécial des bergers pour chanter la nature, dont les richesses font le bonheur de l'homme, loin d'une société devenue dure et compliquée. Ce thème trouve une expression plus claire encore dans les 'Stances sur la retraite' de Racan. Il s'agit d'un homme solitaire (Sayre ne cite que les six derniers vers):

Il ne va point fouiller aux terres inconnues,

A la merci des vents et des ondes
chenues,
Ce que nature avare a caché de trésors,
Et ne recherche point, pour honorer sa
vie,
De plus illustre mort ni plus digne
d'envie
Que de mourir au lit où ses pères sont
morts.
Agréables déserts, séjour de l'innocence,
Où loin des vanités, de la magnificence,
Commence mon repos et finit mon
tourment,
Vallons, fleuves, rochers, plaisante solitude,

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Si vous fûtes témoins de mon inquiétude,

Soyez-le désormais de mon contentement
(strophes 10, 15) (p. 86).

Cet aspect du thème se figera en une louange excessive de la nature, devenue désormais le symbole de tout ce qui n'est pas contrainte et vice. La nature se définit presque par ce qu'elle n'est pas: la société et les hommes n'y figurent pas. Elle forme ainsi une sorte d'anti-société qui n'a que peu de rapports avec la nature réelle. Mme Déshouillères décrit ainsi, vers 1689, comment les animaux dans la nature

. . . pour la possession d'un champ ou
d'un verger,
N'ont point ensemble de querelle.
Nul bien ne leur est étranger.
Nul n'exerce sur l'autre un pouvoir
tyrannique,
Ils ne se doivent point de respects ni de
soins,
Ce n'est que par les nœuds de l'amour
qu'ils sont joints,
Et d'ayeuls éclatans pas un d'eux ne se
pique. (La Solitude vers 11-17).

Un troisième aspect du thème du bonheur retrouvé dans la nature s'exprime dans les textes qui décrivent une nature marquée par la présence de Dieu. C'est en fuyant les hommes et en cherchant la nature que l'on trouve Dieu. Ici, comme avant, il ne s'agit pas tant de chercher la nature que de fuir les hommes et, par là, d'établir un contact avec Dieu. Guez de Balzac écrit ainsi dans une lettre à M. de la Motte-Aigron en 1622: «... Dieu qui aime le silence & qui habite la solitude».

Dans bien des textes de ce genre, l'image de Dieu semble surtout représenter l'idée du bonheur associé à la nature/'antisociété.

Sayre ne voit dans de tels textes que
l'expression d'une lutte de classes. Nous

trouvons néanmoins qu'une analyse qui prend son point de départ dans le travail et la production ne rend pas bien compte de ces textes. La méthode appliquée ne saurait déterminer les valeurs attachées à la nature, à Dieu, à la société, et elle ne pourrait distinguer le véritable amour de la nature de la retraite théorique, non plus que le message réel du cliché littéraire. Etant donné le point de vue et la méthode purement sociologiques, Sayre est obligé de lire le texte directement, c'est-à-dire de n'en voir que la surface (à moins qu'il ne fasse sien le procédé discutable de Lucien Goldmann, qui choisit de considérer uniquement "les ouvrages importants" {Dieu caché p. 17) et "l'œuvre vraiment importante" {Pour une sociologie du roman p. 342)).

Des problèmes analogues se présentent dans le chapitre consacré aux quatre poètes: Racan, Balzac, Saint-Amant et Théophile. Sayre distingue entre deux orientations importantes du thème de la solitude, représentées l'une par Racan et Balzac, l'autre par Saint-Amant et Théophile, et conclut: "The early seventeenth century, then, sees the expression of both the classical rural solitude and a wilder one - though stili excentric - in the "grotesque" poets Saint-Amant and Théophile" (p. 87).

Nous croyons discerner ici le problème que peut rencontrer une approche purement sociologique: comment résister à la tentation d'ordonner thématiquement un corpus de textes, ainsi que l'a fait l'auteur à propos des quatre poètes susnommés? Une telle distinction nous paraît tout à fait hors de propos; que la nature soit peinte en couleurs douces et harmonieuses ou qu'elle soit présentée comme sauvage et déchaînée, n'a rien à voir avec une analyse qui se propose, avant tout, de démontrer dans quelle mesure les hommes s'écartent de la société pour échapper à la corruption de l'humanité

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qui s'y opère: "We might describe thè unifying principie of solitary retreat as a revolt against the conditions of a new social order - early market economy, the beginnings of industrialisai, and, in sixteenth century, the full advent of capitalist organization. The thème is an expression of early revolt in the prehistory of capitalism" (p. 95).

La méthode et la perspective appliquées par Sayre ne lui permettent pas de se pencher sur des problèmes importants d'ordre littéraire. Il ne présente aucune théorie - comme le fait par exemple Lucien Goldmann - qui rende compte d'une cohérence entre structures littéraires et structures sociales. Que l'on pense par exemple à la distinction établie par Goldmann {Dieu caché) entre 'drame' et tragédie', qui joue un rôle important pour la démonstration d'une évolution parallèle dans l'œuvre racinienne et le mouvement janséniste. Sayre se contente d'aborder le problème plus abstrait du rôle de la littérature par rapport à la situation économique et sociale, ce qui l'amène - nous l'avons déjà mentionné - à considérer la littérature comme une dialectique 'ideal'/'ideology'. On aurait pu souhaiter une mise en relief de la solitude, non seulement en tant que phénomène social (l'aliénation et la réification), mais aussi en tant que phénomène littéraire (par rapport au sentiment du moi, à la religiosité etc.). A aucun moment ces deux aspects du thème de la solitude ne sont traités ensemble.

Le point de vue fondamental de l'étude nous paraît acceptable à la condition que soient démontrés les rapports entre 'ideal' et 'ideology' dans la littérature, de manière qu'on puisse rendre compte de leurs multiples expressions littéraires possibles, sans quoi les textes se trouvent réduits à l'état de simples documents.

Pour Sayre, le phénomène de la solitude
au XVIIe siècle n'est pas le propre d'une

seule classe: "As the balance of social forces changes, and as thèse changes are reflected in the prédominance of one class or another in the major authors of the period, the thème passes from one group to another and is altered by its particular class perspective; but a basic continuity makes the thème a cross-class phenomenon" (p. 94-95).

En désaccord avec Goldmann, qui prête une vision du monde pessimiste à la seule noblesse de robe, Sayre voit dans la recherche de la solitude à cette époque un seul aspect majeur : le défi à un système économique destructif. Ainsi, le désir d'une vie solitaire s'expliquerait à la fois par les tendances individualistes bourgeoises: "Thus while the thème transcends the new social order in protesting the antagonism that rules human relations, it reflects at the same time the new bourgeois ideology of individualism. Ideal and ideology are joined in the paradox that community is sought in the individual" (p. 96) et par la recherche d'un mode de vie semblable à celui de l'ancienne noblesse: "Conversely, in seeking retreat on the seigneurial estate, on the land that endures as money does not, the thème reflects the vision of the feudal aristocracy, even when expressed by a robin or bourgeois (who buys land and wishes to live a noble style of life). The noble or the bourgeois ideological élément is given more or less weight in each différent text" (p. 96).

N'ayant pu éclaircir le rôle de la solitude dans un mécanisme aliénant, présenté comme un fait général, Sayre semble prêter au phénomène de la solitude une dimension quasi universelle et se rapprocher finalement d'une vision existentialiste. Appliqué à la littérature de cette époque, le procédé exclusivement sociologique ne semble pas fournir de résultats solides et univoques. Sayre, d'ailleurs, le constate lui-même: "While thè basic causes of solitude in society are already in

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existence in ancient régime in France - the early developments of capitalism that we hâve discussed above, and the concomitant rationalism and individualism that accompanies thè rise of the bour-

geoisie - nonetheless thèse forces are not yet dominant, and they do not yet inforni ail aspects of human life in that period" (p. 98-99).

Copenhague