Revue Romane, Bind 11 (1976) 2

Harri Meier (éditeur) : Neue Beitrâge zur romanischen Etymologie (Sammlung romanischer Elementar- und Handbiucher).Heidelberg, l975. 413 p.

Povl Skårup

Ce recueil contient vingt articles écrits
par seize auteurs.

Le premier article se distingue des autres par le fait qu'il traite un sujet syntaxique. L'anicie signé Alfred Adler, «Lat. quïn und ne und die konjunktionslose Hypotaxe im Aitfranzosischen» (pp. 7-51), est la version abrégée d'une dissertation que l'auteur, élève de Karl Ettmayer, a écrite en 1929, mais qui n'a jamais été publiée. L'auteur y compare les propositions subordonnées non introduites en ancien français avec les constructions analogues en latin. Il faut espérer que le fait d'être publié dans un recueil étymologique n'empêchera pas cet article d'être lu par les syntacticiens.

Les autres auteurs du recueil sont des participants au colloque étymologique organisé par l'lnstitut d'études romanes de l'Université de Bonn. Ils sont animés par le même souci: chercher à remplacer des emprunts ou des onomatopées par des étymons latins, même si ceux-ci sont inattestés et supposent une dérivation et une évolution phonétique qui sont contraires aux lois généralement reconnues. L'exemple suivant est typique: le substantif français cloche et ses correspondants dans d'autres langues romanes et germaniques (dan. klokke) ne proviendraient pas de l'irlandais, et le verbe italien chioccare ne proviendrait pas du germanique ni d'une onomatopée, mais les deux mots seraient issus d'un verbe latin *cuticulare, qui serait dérivé de quatere (Harri Meier) ; or, *cuticulare n'est pas seulement inattesté, mais contraire à ce que nous croyons savoir de la dérivation latine, et l'évolution de *cuticulare à *cloccare est contraire à ce que nous croyons savoir de l'évolution phonétique du latin aux langues

Cet effort commun aux membres de ce qu'on peut appeler l'école étymologique de Bonn est une hypothèse de travail qui mérite sans doute d'être examinée. Il est en effet possible que nos notions sur la dérivation latine et sur la phonétique historique doivent être révisées. L'école de Bonn serait bien inspirée de publier des exposés systématiques de ces deux disciplines conformément à ses idées. En attendant, il est permis de douter des étymologies qu'elle nous propose.

Signalons, parmi les articles étymologiques,un seul qui présente un intérêt plus général: Hans Dieter Bork. discutant les dénominations du coq en Gascogne (pp. 84-103), y défend les idées bien connuesde Gilliéron contre la critique que

Side 360

leur a adressée Henri Polge (dans Romania
91, 1970, pp. 101-6).

Ârhus