Revue Romane, Bind 10 (1975) 1

Michel Dubois: Sigles nationaux et internationaux. M. Dubois, Ecole de Beuville, 14112 Beuville-Biéville, 1973, 475 pages, 50 NF.

Suzanne Hanon

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Les abréviations par lettres initiales ou sigles posent toute une série de problèmes en français. Tout d'abord, les sigles et abréviations constituent une classe ouverte,à expansion toujours croissante, permettant la création de néologismes de tous bords à telle enseigne que les grammairiensnormatifs les considèrent souvent comme des abus.l De plus, les sigles apparaissent fréquemment sous un jour cryptographique au sujet parlant et surtoutau sujet «lisant». En fait, ils représententun code à l'intérieur même du code de la langue, «les éléments du souscodegraphique que sont les sigles, les



1: «Disons pour terminer que le français, se distinguant en cela de langues voisines, est allergique aux abréviations. Le bon usage les proscrit, la clarté les repousse, la civilité les évite. Dans les circonstances extra-littéraires, il est souvent pratique d'y recourir afin de gagner espace et temps. Les dictionnaires, les manuels, les textes d'affaires, la documentation pratique recourent régulièrement à des abréviations. L'idéal est qu'elles soient peu nombreuses, judicieuses et facilement mémorisables ou décryptables». Albert Doppagne: La chronique du langage. Pluriels curieux. (Le Soir, Bruxelles, 19 février 1974).

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chantsurun texte pour en faire le commentairesont amenés à devoir résoudre les arcanes de la langue française. Jusqu'à présent, nous n'avions guère que les indicationsparcimonieuses des dictionnaires courants ou les listes limitées d'abréviationsde Roland Jbdwardson («100 franska fôrkortningar », Moderna Sprák, 63, 1969, 271-280) ou du Quid (éditions Pion, paraît tous les ans) pour nous aider à résoudre ces problèmes.

Je regrette que l'auteur n'ait pas ajouté d'exemples de l'usage que l'on fait de ces sigles: leur emploi dans la phrase, leur statut grammatical, leur genre, leur nombre etc. Il serait intéressant de relever jes changements de genre, témoin le mot H. L.M. qui est masculin en dépit de son étymologie, l'emploi ou non de l'article etc. Ce serait faire bon marché d'une liste aussi exhaustive que de lui reprocher l'absence de certains termes, mais signalons quand même pour une prochaine édition des termes comme B.A. (bonne action), SDF (sans domicile fixe), UV (unité de valeur), la série des noms des langages de programmation comme ALGOL, PLI etc. Quelques fautes d'impression pourraient aussi être corrigées dans une prochaine édition.

Ce dictionnaire, j'en suis persuadée, sera d'un emploi précieux et rendra la lecture de la presse française bien plus accessible à maints étudiants de français.

Odense