Revue Romane, Bind 6 (1971) 2

Elsa Nilsson: Les termes relatifs et les propositions relatives en roumain moderne, Etude de syntaxe descriptive. Lund 1969 (these), 208 pages.

Erling Schøller

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L'ouvrage de Mlle Eisa Nilsson peut très bien se passer d'une simple présentation,
son contenu étant spécifié par son titre même. L'introduction indique le sujet traité
par l'auteur, à savoir les termes relatifs du roumain moderne:

1. ci ne; cui

2. care, cari (carele, carea, carii, carele/carile); cârui[à], cârei[a], cûror[a\.

3. ce

4. de

5. cît, cîtâ, cîti, cite; cîtor

6. cînd

7. cum

8. încotro

y. uncle

Les mots-clé mentionnés aux points 1—3 et 5-9 peuvent être employés aussi lorsqu'ils
sont précédés par l'élément ori- (or-, orisi-).

L'ouvrage est divisé en deux parties, dont la première s'occupe des termes relatifs
employés avec antécédent et la seconde des termes relatifs sans antécédent.

La division entre ces deux parties parallèles est nettement marquée, ce qui nous semble justifié; bien qu'on puisse imaginer une autre disposition comme la suivante: la première partie serait constituée par une suite de chapitres, chacun d'entre eux traitant un terme relatif avec et sans antécédent, tandis que la seconde partie de l'étude s'occuperait des propositions relatives et de toutes les questions de syntaxe de la proposition. De cette manière on trouverait dans le même chapitre cine, par exemple, ou dans la seconde partie, l'emploi de la préposition pe comme marque de r objet-accusatif.

Le caractère plus unitaire et moins symétrique qui résulterait d'une pareille disposition des sujets amènerait, peut-être, à une orientation plus difficile parmi les sujets qui maintenant sont aisément repérables, grâce à la table de matières claire et détaillée.

Lcb nombreux exemples, très clairement exposés, snnt empruntés à la littérature
et aux travaux historiques roumains publiés avant la seconde guerre mondiale. Dans

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la liste des textes utilises, il n'y en a qu'un seul dont la date de parution soit postérieureà l'après-guerre, à savoir 1947. Mlle Eisa Nilsson est la première à regretter que la liste des textes soit loin d'être représentative; elle invoque une excuse honorable: ses obligations pédagogiques. - Nous constaterons donc que l'étude traite une phase, un «moment» de l'idiome daco-roumain - c'est-à-dire surtout les quatre-cinq premières décennies du XXe siècle à partir d'un choix de textes peu représentatifs du point de vue littéraire. Précisons toutefois que l'ouvrage offre une certaine valeur pratique, tout comme la Syntaxe de Sandfeld-Olsen avec laquelle il a comme point commun non seulement la littérature de la même époque dont les exemples furent extraits, mais aussi la méthode de présentation. Il est regrettable que les recherches de Mlle Nilsson aient été publiées environ trois décenniesaprès le travail de Sandfeld-Olsen, magistral pour son temps, les méthodes d'investigation de l'étude en cause nous rapprochant un peu du passé.

La répartition des exemples dans les différents paragraphes ne nous semble pas
toujours bien fondée, mais la proximité des sujets rendant cette distribution inévitable,
nous ne nous attarderons pas là-dessus.

Nous référant à l'ampleur de l'ouvrage, nous constatons la tendance générale de traiter des problèmes parfois très éloignés du sujet central (p. 68 71, p. 1 13, p. 136, etc.). «Les termes relatifs et les propositions relatives» doit être compris dans son sens le plus large.

Ce n'est, à notre avis, pas un défaut, mais bien au contraire une qualité, un signe de minutie dont toute l'étude est empreinte. - L'auteur prévient d'ailleurs les éventuelles critiques concernant l'ampleur de l'ouvrage en motivant (p. 68, 88, 91), avec des arguments fondés, la nécessité d'insérer des problèmes traités dans les grammaires usuelles sous d'autres titres que «ternies et propositions relatifs» et qui ne sont étrangers au sujet dont Mlle Nilsson s'occupe que d'un point de vue limité.

La conclusion à laquelle nous arrivons après la lecture de cette étude est que
l'auteur a mis à la disposition du lecteur une description complète du sujet de
ses recherches, dont le style et la méthode rappellent ceux de Sandfeld-Olsen.

Une matière aride a été agrémentée d'incursions dans les domaines limitrophes, voire étrangers, présentant ainsi une vision d'ensemble qui, malgré son vaste champ, n'enlève pas à l'œuvre son intérêt. L'auteur embrasse peut-être trop mais en même temp- v!!e n'étîdnt pus moins bien.

COPENHAGUE