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Revue Romane, Bind 2 (1967) 2Quelques remarques sur l'emploi des formes verbales en -ant en français modernePAR ARNE-JOHAN HENRICHSEN II est communément admis que le français a trois formes verbales en -ant: Vadjectif verbal le participe présent, le gérondif. Cette conception correspond-elle à la réalité linguistique? A notre avis, elle ne le fait pas. Si l'on n'accepte pas cette tripartition, par quoi peut-on la remplacer? Nous proposerons une conception unitaire - selon nous, le français moderne a une seule forme verbale en -ant. Dans ce qui suit, nous essayerons de justifier les réponses données aux questions posées.l Examinons d'abord le prétendu adjectif verbal. Ce terme est à rejeter, étant donné qu'il s'agit d'un adjectif authentique n'ayant pas de caractère verbal. Diachroniquement il a des rapports avec le verbe : la plupart des adjectifs verbaux dérivent de verbes. Sur le plan sémantique, l'adjectif verbal est toujours lié au verbe correspondant (clairement dans une femme riante, moins distinctement dans un paysage riant). Le terme adjectif déverbal serait donc acceptable, du point de vue diachronique comme de celui synchronique.2 Mais il ne faut pas oublier qu'il existe des adjectifs en -ant {-ent) où le sentiment linguistique ne voit aucun lien avec le verbe correspondant, par exemple sergenti servir, ponant/pondre, arrogant ¡arroger?l et même des adjectifs en -ant, auxquels n'ont jamais correspondu des verbes, par exemple purulent, abracadabrant.4 Si le chapitre
relatif à l'adjectif déverbal est peu satisfaisant dans
la 1: L'exposé qu'on va lire a fait l'objet d'un colloque à l'Université de Copenhague le 20 octobre 1966. 2: Voir Damourette et Pichón, Essai de Grammaire de la Langue française, § 1196, où le caractère non-verbal de la forme est souligné par l'emploi du terme adjectif nominal déverbal. 3: Voir Damourette et Pichón, loe. cit. 4: II peut arriver que les usagers de la langue créent des verbes d'après de tels adjectifs: Alors, elle s'est mise à puruler de partout. Pour d'autres exemples, voir Damourette et Pichón, § 1202. Side 98
plupart des grammaires, c'est que les grammairiens, tout en se rendant compte qu'ils ont affaire à un adjectif, expliquent certains aspects de son emploi comme s'il s'agissait d'une forme verbale. Ce dualisme apparaîtà plusieurs reprises dans Grevisse, Le bon usage, §§ 769-72. En voici un exemple: § 770, M. Grevisse traite d'expressions comme couleur voyante, médecin consultant, rue passante, soirée dansante, et il y voit un «sens dégénéré».s A notre avis il est tout à fait normal de voir un adjectif qui n'est pas une forme verbale, prendre un sens à laquelle on ne se serait pas attendu s'il s'était agi d'un participe présent, c'est-à-dire d'une forme verbale: l'adjectif voyant dans couleur voyante n'est pas obligé de se comporter comme s'il avait été un participe présent à sens actif. N'étant pas une forme verbale, l'adjectif déverbal ne peut pas être suivi d'un régime direct. D'autre part on peut lui attacher un complément prépositionnel, comme c'est également le cas de tout adjectif (âpre au gain; agréable à chacun; un livre plein de fautes).,6 La distinction entre l'adjectif déverbal (fléchi) et la forme verbale en -ant (non fléchie) permet quelquefois d'exprimer des nuances de sens. Si l'on se sert de l'adjectif déverbal, on souligne la caractérisation ; avec la forme verbale en -ant, on met l'accent sur l'action. En voici quelques exemples : Sans
complément prépositionnel : Une femme
exubérante et toujours parlante. Je les plains
[les vieillards] de leur mort approchante, de leurs
infirmités. Ces exemples sont cités d'après Wagner et Pinchón (Grammaire du français classique et moderne, p. 310), qui les commentent en disant que les auteurs «tirent parti des effets de style que produit un accord inattendu Nous sommes tous
repartis sous une pluie battant. 5: Le terme «sens dégénéré» a probablement été emprunté à Tobler (Vermischte Beitrage I, 1921, p. 37, Participio praesentis mit Ausartung des S innés) ou à M. Spitzer, qui dans Aufsatze zur romanischen Syntax und Stilistik, pp. 23-24, parle de participes «ausgearteten Sinnes». 6: Voir Grevisse, §§ 221-24 et Togeby, Fransk grammatik, § 142. Side 99
Cet exemple se trouve dans Damourette et Pichón, § 1204, avec le commentaire suivant: «On dit plus ordinairement une pluie battante, avec l'adjectif nominal déverbal: mais l'emploi du participe véritable donne ici à la phrase une vivacité particulière : on voit la pluie en train de battre.» Avec
complément prépositionnel: Franz Rosen était
assis près du poêle dans un fauteuil bas, les mains
tombantes La vue d'une
pauvre famille errante au milieu d'humbles aventures.
Pour le
commentaire de ces exemples, voir Damourette et Pichón,
Terminons cette
partie de notre exposé par une remarque sur l'expression
La maison rivale,
toute flambant neuve. Avec M. Grevisse (§ 772, B, Rem. I), mais en opposition à M. Togeby (§ 637,3) nous interprétons flambant (battant) comme adjectif déverbal en emploi adverbial, exactement comme d'autres adjectifs employés adverbialement dans de pareilles constructions: une petite fille nouveaunée; ses yeux gris large ouverts (Daudet); ils sont rentrés à l'aube, tous fin saouls (Bernanos). En conclusion, citons M. Gougenheim, Système grammatical de la langue française, p. 93 : «... l'adjectif verbal .. . dépourvu de valeur verbale et incapable en particulier de recevoir un objet s'est complètement assimilé aux adjectifs qualificatifs.» (C'est nous qui soulignons.) Examinons maintenant la forme communément appelée participe présent. Du point de vue formel elle se distingue de l'adjectif déverbal par son invariabilité, d'un point de vue fonctionnel par son aptitude à prendre un régime direct. Le terme participe présent n'est guère satisfaisant.Nous souscrivons volontiers aux assertions suivantes: «le participen'a rien qui ait de soi valeur de temps » et «il [o : le participe présent] n'indique absolument rien sur le temps où a lieu l'action» (Le Bidois, Syntaxe du français moderne, § 784). Ce qu'exprime cette forme verbale, c'est «une action simultanée par rapport à l'action marquée par le verbe qu'il accompagne» (Grevisse, § 767). Par suite elle indique le passé, le présent ou le futur suivant le temps du verbe auquel elle se Side 100
rattache (voir Grevisse, loe. cit.). Le terme plus neutre participe en -ant (employé par Guillaume, Temps et verbe, p. 17) est donc à préférer, si l'on ne veut pas, comme nous le proposons, rompre complètement avec la nomenclature traditionnelle en optant pour le terme forme verbale en -ant.l Contre remploi de ce terme, une objection se présente tout de suite à l'esprit: Et le gérondif? Est-ce que celui-ci n'est pas une autre forme verbale en -ant? A quoi nous répondrons: le gérondif n'existe pas en français moderne. Selon nous le français a une seule forme verbale en -ant, et cette forme se combine en certains cas avec la préposition en. La distinction communément admise entre le participe présent et le gérondif en français s'explique par l'histoire de la langue, étant donné que la forme en -ant représente une fusion du participe présent et du gerundium latins. Ici le français s'est éloigné par exemple de l'italien, qui distingue toujours les deux formes {cantante, cantando), dont le second s'appelle gerundio. Ainsi à l'italien: Uscendo
incontrai il mio amico correspond en
français: En sortant je
rencontrai mon ami ou bien: Sortant je
rencontrai mon ami Nous avons fait allusion tout à l'heure à l'histoire de la langue. Comme nous allons le montrer, ce sont des considérations synchroniques qui nous ont amené à supprimer la distinction entre le participe présent et le gérondif. Cependant cette interprétation est appuyée par les faits historiquesß. L'évolution phonétique aeu pour résultat que l'accusatif singulier du participe présent du latin et les diverses formes casuelles du gerundium latin ont abouti à une seule forme en -ant en ancien français. Damourette et Pichón appellent cette forme la forme fondamentale.On trouve cette forme dans les plus anciens textes français et, selon Damourette et Pichón, l'emploi en est tantôt «plutôt participial», 7: Terme employé, concurremment avec la terminologie traditionnelle, par B. H. J. Weerenbeck, Participe présent et gérondif, 1927, passim. 8: Généralement parlant, une interprétation de faits dans la synchronie est plus convaincante quand elle est confirmée par la diachroniz. Side 101
tantôt «plutôt gérondival»; tantôt ces auteurs trouvent que «le classementest plus difficile». A côté de cette forme fondamentale il existe une forme en -anz, commune au masculin et au féminin. A partir du XIVe siècle on trouve des formes féminines en -ante et -antes, comme pour les adjectifs correspondants. Toutes les formes ci-dessus mentionnéess'emploient d'une manière plus ou moins chaotique jusqu'au XVIIe siècle, mais dans la deuxième moitié de ce siècle la forme fondamentale l'emporte définitivement (si l'on veut, on peut fixer la date au samedi 3 juin 1679, quand l'Académie française vota l'invariabilité du participe présent), et l'évolution commencée dès le plus ancien français est terminée .9 D'autre part nous
ne pouvons pas suivre Damourette et Pichón
Voici quelques
phrases qui montrent combien est précaire cette
distinction. En quittant
le ministère de la Guerre, M. Blum a déclaré aux
journalistes. . En les
voyant, il les a salués. Dans les exemples cités, on pourrait omettre en sans pour cela changer appréciablement le sens. Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux, dans ces conditions, supprimer la distinction entre deux formes verbales en -ant, un «participe présent», et un «gérondif», et baser la description sur l'existence d'une forme unique en -ant, précédée ou non de la préposition en'l C'est ce que nous allons essayer de faire dans ce qui suit. 9: Pour ce qui précède, voir Damourette et Pichón, § 1197 ss. Side 102
Le français
moderne a donc une seule forme verbale en -ant, et cette
a) fonction
adjectivale c) elle fait
partie d'une périphrase verbale (aller (en) + -ant)
Dans les cas b) et c) il y a alternance entre la forme en -ant précédée ou non de la préposition en, et c'est dans la description de cette alternance que réside le vrai problème, surtout en ce qui concerne la fonction adverbiale. a) La fonction adjectivaleIci la forme en
-ant, jamais précédée de la préposition en, correspond
Sans
détermination: Elle leva la
tête. C'était Marius accourant. Femme lisant.
Avec
attribut: Un homme étant
son ami depuis longtemps. Avec régime
direct: Une ordonnance
instituant le sens unique Une femme ne le
connaissant pas. A vec déterminant
adverbial (postposé, plus rarement préposé) :
L'eau
bouillonnant et luisant sous le soleil du matin.
Elle avait toujours
été pauvre, toujours empruntant, toujours dépensant.
Deux types
d'emploi adjectival de la forme en -ant nécessitent un
petit 1) à cinq heures sonnant (battant, tapant, toquant)Le plus souvent
on a ici la forme verbale invariable, mais l'adjectif
Side 103
formes verbales, tandis que sonnant est souvent adjectif dans cette expression(voir les exemples de Grevisse, § 772). Ceci est probablement dû au fait que sonnant s'emploie couramment dans une horloge sonnante, ce qui n'est pas le cas de toquant, etc. 2) J'ai vu brûler des testaments, j'ai vu des mères dépouillant leurs enfants, des maris volant leurs femmes. (Balzac)Ici dépouillant et volant sont remplaçables par les infinitifs dépouiller et voler. Il y a alternance stylistique entre l'infinitif et la forme en -ant, celle-ci étant plus expressive. Ceci est souligné, avec grande verbosité, dans Le Bidois, § 799 et § 1258, mais sans mention du fait que la plus grande expressivité est due à l'emploi d'une forme qui est en même temps verbale et adjectivale. b) La fonction adverbialeLa forme en -ant
correspond à une proposition adverbiale
(circonstancielle) Contrairement à ce que soutiennent la plupart des grammairiens, la forme en -ant peut être précédée ou non de la préposition en sans différence de sens perceptible. Ainsi on trouve dans Le Bidois, § 788, un certain nombre d'exemples dans lesquels en -{-forme en -ant exprime le moyen, la manière ou la simultanéité; dans ces phrases, l'omission de en ne changerait rien au sens. Mais, comme nous allons le voir, ce n'est pas de façon tout à fait arbitraire que l'on met ou omet en. En fonction
adverbiale, la forme en -ant sert à exprimer le temps,
la 1) TempsLa forme en -ant
peut exprimer une «concomitance dans le temps»
En quittant
le ministère de la Guerre, M. Blum a déclaré aux
journalistes Side 104
La simultanéité
peut être soulignée en employant tout en + forme en
Tout en
causant, le mercier avait mis sa balle à terre.
Elle racontait
l'histoire, amplement, tout en servant ses filles.
2) ConditionEn procédant
avec plus de méthode, vous auriez réussi (Ou bien:
Procédant. . .) L'élément
hypothétique est souvent, comme ici, souligné par
l'emploi On hasarde de
perdre en voulant trop gagner. 3) ConcessionEn feignant
la paresse, il fait un travail considérable De tels cas sont
pourtant plutôt rares. Lorsque la forme en -ant
Tout en
paraissant travailler, il perd son temps. 4) Le moyenLe français n'exprime pas le moyen à l'aide d'une proposition adverbiale; on se sert le plus souvent d'une préposition ou d'une locution prépositionnelle. On s'attend donc à trouver la forme en -ant précédée de en, mais la forme verbale seule se rencontre également: Elle s'efforçait
d'apprendre les affaires et secrets des granges en se
rendant 10: E. Mônch, Die Verwendung des Gerundiums und des Participium Prasentis im Franzosischen, Gôttingsn 1912, p. 95, donne beaucoup d'exemples de ce type de construction. Side 105
11 fait fleurir
tous ces arts en les encourageant par sa magnificence
(Ou bien: Tonsard se bâtit
alors cette maison lui-même, en prenant les matériaux de
ci Rien qu'en
-f- forme en -ant s'emploie souvent «pour indiquer que
le Rien qu'en me
racontant votre histoire, vous révéliez la réalité
humaine. 5) CauseToujours la forme
en -ant sans préposition: Orléans étant
largement ravitaillé, rien ne presse Ne pouvant plus
travailler, j'ai quitté la ville. Il est vrai que Nyrop (Grammaire historique, VI, § 245,4°) trouve l'idée de cause dans: En forgeant on devient forgeron; de même Grevisse (§ 799) dans: Et rien qu'en regardant cette vallée amie, Je redeviens enfant. Nous interprétons, cependant, ces cas comme exprimant le moyen (voir ci-dessus). Voici un exemple
de parce que + forme en -ant: II a refusé,
parce que craignant d'être trompé. Weerenbeck, op.
cit., p. 144, en donne, d'après Monch, un autre
Il ressort de ce qui précède que pour exprimer la cause on se sert uniquement de la forme en -ant, tandis que cette forme alterne avec en + forme en -ant pour rendre toute autre nuance de la fonction adverbiale. Or, ceci ne veut pas dire que le choix entre les deux possibilités soit arbitraire: il dépend de la structure grammaticale de la phrase. Le plus souvent la forme en -ant est liée à un élément de la phrase. Normalement, on le sait, en -j- forme en -ant est lié au sujet de la phrase (ou, si l'on veut, à tout le reste de la phrase), c'est-à-dire que le sujet fait fonction de sujet également pour l'action verbale contenue dans la forme en -ant. La forme en -ant sans préposition, au contraire, est liée ou bien au sujet ou bien à un autre élément de la phrase : a) il le voit en
descendant l'escalier (Exemples
empruntés à Togeby, § 633) Side 106
II en résulte que
Tordre des mots est plus libre quand on a en + forme
c) en descendant
l'escalier, il le voit d) descendant
l'escalier, il le voit La règle selon
laquelle en -j- forme en -ant se rapporte au sujet de la
Le cœur lui bat,
en appuyant le doigt sur la touche. En les
voyant, une sorte de choc électrique secoua Sallv.
Les traits
d'Olivier s'animèrent en entendant la voix de son ami.
En
parcourant des yeux cette vaste plaine noyée, un détail
attira mon attention. (Tous ces
exemples sont empruntés à Grevisse, § 802, Rem.)
En guise de conclusion à cette partie de notre exposé, nous citerons le précepte excellent de Grevisse (§ 802) : « Le participe (présent ou passé) et le gérondif doivent se construire de telle sorte que leur rapport avec le nom ou le pronom ne prête à aucune équivoque ou ne laisse dans l'esprit aucune obscurité ». Or, la forme en
-ant, précédée ou non de la préposition en, n'est pas
1) Avec en et
sujet indéterminé implicite (= on): La fortune vient
en dormant. La lampe s'est
éteinte en ouvrant la porte. En approchant
d'Alexandrie, l'air s'allège. 2) Sans en, avec
sujet exprimé: Dieu aidant, nous
vaincrons. Le cas échéant,
que faut-il faire? Orléans étant
largement ravitaillé, rien ne presse. 11 : Voir J. Marouzeau, Lexique de la terminologie linguistique, 3e éd., p. 3: «Une construction absolue est celle dont aucun terme ne se rattache grammaticalement au reste de la phrase» et J. Knobloch, Sprachwissenschaftliches Worterbuch, p. 21 : «Ein absolut (asyntaktisch) konstruierter Satzteil steht ohne grammatische Bindung zu den übrigen Gliedern des Satzes». Side 107
c) La périphrase verbalePour les besoins de notre exposé, il suffit de constater que cette périphrase existe, et que le domaine de la périphrase avec la préposition en est plus restreint que celui de la construction sans en, étant donné que celle-là s'emploie seulement avec des verbes qui marquent une progression (on une régression). Pour les détails, voir Damourette et Pichón, § 1656 ss. et § 1664 et G. Gougenheim, Etude sur les périphrases verbales de la langue française, pp. 2-36. Au terme de notre exposé, nous devons nous demander si nous avons rendu compte de tous les emplois de la forme en -ant en français moderne. Nous avons la prétention de croire qu'il y a très peu de faits qui ne se laissent pas expliquer dans le cadre de notre système, et qu'il représente un progrès par rapport à nos prédécesseurs. Voici quelques détails qui ont intrigué les grammairiens, mais qui pour nous n'offrent pas de problème. D'après Regula, Grundlegung, p. 164, de mon vivant est un reste figé du gérondif - pour nous il s'agit d'un adjectif déverbal substantivé. M. Grevisse (§ 800) voit dans chemin faisant un ancien gérondif sans en - pour nous c'est un emploi adverbial tout à fait normal de la forme en -ant.l2 Cependant, comme c'est presque toujours le cas en grammaire, il subsiste un petit reliquat qu'on ne peut expliquer synchroniquement. C'est le cas de à son corps défendant (à cause de la préposition à) et des types deux requêtes tendantes à la même fin, toute affaire {fatigué) cessante, moi vivante (à cause de l'accord). Ajoutons aussi l'expression n'avoir pas un sou vaillant. Avec un terme heureux emprunté à M. Flydal, nous parlerons ici d''extrastructuralismesl*\ c'est-à-dire de faits qui appartiennent à d'autres structures, à un autre système linguistique. Arne-Johan
Henrichsen BERGEN 12: Ceci n'empêche pas que des expressions comme chemin faisant, généralement parlant, ce disant se révèlent pour d'autres raisons (manque d'article, ordre des mots, emploi tonique de ce) comme des archaïsmes. 13: Voir Remarques sur certains rapports entre le style et l'état de langue (dans Norsk tidsskrift for sprogvidenskup, t. XVI, pp. 241-58). |